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La Havane réclame la fin immédiate du blocus



La Havane réclame la fin immédiate du blocus
La normalisation diplomatique entre La Havane et Washington n'a pas débouché immédiatement sur la fin de l'état de siège économique le plus long de l'histoire imposé à Cuba.Un blocus économique, commercial et financier qui dure depuis 1962 et qui s'est endurci au fil des ans. La visite historique de Barack Obama à La Havane en mars dernier n'a donnée lieu qu'à un marginal allégement du blocus. Le gouvernement cubain regrette que l'Administration Obama «n'ait pas usé des prérogatives dont dispose le Président pour modifier substantiellement et concrètement les restrictions dans différents domaines sans passer par le Congrès», a estimé l'ambassadeur cubain à Alger, Raul Barzaga Navas, lors d'un point de presse.Cuba devrait déposer demain devant l'Assemblée générale des Nations unies la résolution 70/5 sur la nécessité de lever le blocus. Une occasion pour ce pays de mobiliser l'opinion internationale en faveur de la levée des sanctions économiques imposées par Washington. Les Etats membres de l'ONU votent régulièrement depuis 1992 en faveur de la résolution cubaine, à l'exception des Etats-Unis et de l'Etat hébreu. L'expression d'un soutien massif de la communauté internationale exigeant la fin d'un embargo, mais sans incidence concrète sur un blocus qui ne cesse d'écraser un Cuba résistant.Interrogé sur la prochaine élection présidentielle américaine et son impact sur les relations avec Cuba et la levée du «bloqueo», le diplomate cubain déclare que son pays «souhaite que la nouvelle Administration américaine fasse mieux que celle de Barack Obama. Ce n'est pas seulement un souhait mais une urgence d'autant qu'au sein du Congrès, la tendance est en faveur de la levée de l'embargo, chez les démocrates comme chez les républicaines. La fin de ce blocus criminel est dans l'intérêt des deux pays». Le passage par le Congrès ? contrôlé par les républicains ? est une étape incontournable pour mettre fin au siège économique. L'appel lancé par Obama en sa direction pour «travailler à la levée de l'embargo» n'a pas été suivi.Le président Obama lui-même n'est allé très loin dans ce sens alors qu'il dispose des prérogatives exécutives lui donnant la possibilité de «soulager» l'île communiste. Si formellement, la Maison-Blanche souhaite la fin du sombre embargo, «rien n'est fait concrètement», accuse le gouvernement cubain.Dans ses pouvoirs, le président américain, sans passer par le Congrès, peut agir notamment pour «permettre à des Cubains d'ouvrir des comptes intermédiaires dans des banques américaines, cesser la politique de traque financière suivie contre Cuba, autoriser des exportations directes de produits étasuniens à des entreprises cubaines, autoriser les sociétés américaines à investir à La Havane?» Mais rien n'est fait.Force est d'admettre que le président Obama n'a pas usé de son pouvoir pour mettre en pratique sa «politique cubaine», même si l'opinion internationale retiendra qu'il est le président américain qui a «osé» le dégel. Un pas non négligeable. Il aura ouvert la voie qui sera longue mais qui signe la fin d'une guerre froide qui se poursuit dans les Tropiques, un quart de siècle après la chute du bloc de l'Est. Les Cubains ne se font pas d'illusion. La bataille sera longue et La Havane continuera de subir le désastre général d'un blocus global. Ils n'ignorent pas que la levée de l'isolement économique est «un long processus, parce que les Américains ont mis en place un système d'embargo extrêmement complexe».Pour la communauté internationale, le maintien des sanctions économiques contre Cuba est «contre la marche de l'histoire, un non-sens politique et une injustice économique».D'avril 2015 à mars 2016, le montant des sanctions a coûté à Cuba plus de quatre milliards de dollars. Plus d'un demi-siècle que «l'ogre capitaliste» dévore le Petit Poucet socialiste sans parvenir à l'abattre. Aux multiples sanctions américaines aussi injustes que désastreuses, Cuba a opposé une longue résistance qui puise ses ressources dans l'histoire millénaire des peuples des Amériques. Un clivage historique et culturel qui sépare l'Amérique du Nord des Caraïbes et de l'Amérique latine résumé dans une formule du vieux Leader Maximo après le tremblement de terre qui a ravagé Haïti : «Quand les Américains envoient des militaires à Port-au-Prince, Cuba envoie ses médecins.»
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