Algérie - A la une

La Haute instance face aux difficultés du terrain


La Haute instance face aux difficultés du terrain
La réunion de la Haute instance indépendante de surveillance des élections (Hiise), organisée samedi dernier à Alger, pour l'attribution de la numérotation nationale unifiée des listes des candidats aux élections législatives du 4 mai prochain, a donné lieu à des scènes indignes d'une telle cérémonie. Echanges d'insultes et d'accusations et chamailleries ont, en effet, émaillé la rencontre, visiblement mal préparée par les organisateurs qui ont commis des erreurs dans la transcription des appellations de certaines formations politiques, ce qui n'a pas été du goût des représentants de celles-ci. Ces derniers se sont vivement plaints de ces méprises. Les choses auraient pu en rester là, mais le ton est vite monté entre certains membres de la commission qui en sont venus presque aux mains. Sous le regard médusé de l'assistance, les deux vice-présidents de la Hiise, Moussa Yaakoub et Brahim Boudoukha, qui ont présidé la cérémonie, semblaient dépassés par la tournure des événements. Et il leur a fallu beaucoup de temps pour arriver à maîtriser la situation devant la colère débordante des protestataires. Ce qui s'est passé samedi dernier constitue, sans nul doute, un signal pas très rassurant pour une instance censée veiller à la probité et à l'intégrité des prochaines échéances électorales. L'on se demande d'ailleurs comment une telle instance, qui n'a pu contrôler une simple réunion consacrée au tirage au sort des numéros qui seront attribués aux candidats aux élections législatives, pourrait veiller à la propreté du scrutin du 4 mai prochain. Ces événements entament, en tout cas, un peu plus le crédit de la commission qui, faut-il le rappeler, n'a, en fin de compte, d'indépendant que le nom, surtout avec sa composante constituée à moitié de magistrats, donc de commis de l'Etat, et pour l'autre moitié de représentants d'une certaine "société civile", triés sur le volet parmi la clientèle traditionnelle du pouvoir. Tous les observateurs auront relevé que la procédure a naturellement obéi aux mêmes critères de sélection pris en compte dans la désignation d'Abdelwahab Derbal à la tête de cette instance. L'allégeance au pouvoir reste, en effet, le critère premier dans ce type d'opération. Et si la moitié des membres de la commission (205 sur 410) sont des magistrats désignés sur proposition du Conseil supérieur de la magistrature, l'autre moitié est présentée par les autorités comme étant issue des "compétences indépendantes" proposée par un "comité ad hoc" présidé par le président du Conseil national économique et social. Certes, le décret présidentiel faisant part de ces nominations indique que "l'ensemble des compétences indépendantes sélectionnées ne sont ni des élus, ni des membres de partis politiques, ni des titulaires de fonctions supérieures de l'Etat", mais la présidence de la République ne prend pas le soin de préciser les critères sur la base desquels ces "compétences indépendantes" ont été choisies pour siéger dans une commission qui aura la lourde tâche de garantir la transparence et la probité des prochaines échéances électorales. Une mission qui s'annonce de toute évidence très compliquée au vu des scènes enregistrées samedi à l'occasion de la cérémonie d'attribution des numérotations pour les candidats aux législatives.H. Saïdani


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)