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La guerre des pétitions



La guerre des pétitions
Une vue du dernier congrés du RNDCe vacarme n'a pas extrait Ouyahia de son silence. Il fait sienne cette sentence chère aux gourous du marketing politique: «Si tu veux être entendu, tais-toi.»Dans les coulisses du RND, les couteaux s'aiguisent et tout porte à croire que l'on va vers un «affrontement» entre deux clans: les partisans et les opposants au départ de Abdelkader Bensalah de la tête du parti. On ne comptera les victimes qu'après la fin de cette guerre des pétitions qui vient d'être lancée entre les deux tendances. Les pro- Bensalah soutiennent que «cet homme sage et serein», a répondu présent aux sollicitations des militants pour sauver le parti qui était au creux de la vague. Il aurait même confié: «Ce poste va m'encombrer». Ce qui n'est pas faux puisque Bensalah en sa qualité de deuxième homme de l'Etat est souvent appelé à représenter le président de la République dans des rencontres et des forums internationaux. Il a donc très peu de temps à consacrer aux activités du parti, à son organisation et surtout à son redéploiement sur la scène politique nationale. «C'est donc par devoir qu'il a accepté de prendre la tête du parti après le départ de Ahmed Ouyahia.» Ce n'est pas pour autant que les proches de Abdelkader Bensalah rendent les armes aux premiers coups de feu. Ils résistent et montent au créneau en annonçant eux aussi une contre-pétition et voilà la guerre relancée, celle des pétitions. Et dans le camp adverse, les pétitionnaires sont catégoriques: les temps ont changé, la conjoncture impose un autre homme et il faut injecter du sang neuf au parti en total retrait des événements nationaux. Le document appelant au départ de Bensalah porte déjà les signatures de 36 membres du Conseil de la nation, en plus des autres membres du secrétariat national. Selon ses proches, ces appels à son départ sont vécus comme un véritable poignard dans le dos mais c'est le viatique de la politique. A présent, c'est Ahmed Ouyahia qui est mis en avant.En réalité, Ouyahia a toujours hanté le RND.Malgré sa démission en janvier 2013, son ombre continuait à planer sur le parti. Son nom est sur toutes les lèvres. Même ses détracteurs évoquent son probable retour. «La situation est tellement confuse au sein du parti ces derniers mois que beaucoup se laissent aller à émettre des hypothèses et à imaginer son retour», avancent encore ses partisans. Mais qu'en est-il du premier concerné' C'est-à-dire Ahmed Ouyahia lui-même' Curieusement, ce vacarme et cette foire d'empoigne ne l'ont pas extrait de son silence. Ahmed Ouyahia a adopté la diète de la parole. Il fait sienne cette sentence bien chère aux gourous du marketing politique: «Si tu veux être entendu, tais-toi.» Sa dernière apparition et sa prestation médiatique publique remontent à juin 2014, soit près d'une année, quand il a fait un point de la situation sur les consultations qu'il a menées pour la révision de la Constitution. S'il a quitté le parti, M.Ouyahia n'a pas pour autant démissionné de la vie politique. Cette certitude vient de la phrase qu'il avait lancée il y a quelques années, «Je me tiens au service de l'Algérie. Je suis un soldat au service du pays.» Donc, Ouyahia ne dira pas non s'il est sollicité pour une responsabilité dans la gestion des affaires de l'Etat. Cela dit, à en croire son proche entourage, il n'a jamais demandé à ce qu'il revienne à la tête du parti. M.Ouyahia fait-il partie, d'un quelconque scénario visant à pérenniser le système' Blindé, insubmersible et inoxydable, Ouyahia est un homme politique qui donne de l'assurance au système. Une vraie assurance. Il est naturellement doté d'une grande capacité de résistance et d'adaptation. A cela, il faut ajouter le fait que M. Ahmed Ouyahia jouirait également d'un consensus au sein des dirigeants du pays, voire même de la classe politique.





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