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La grippe aviaire revient


La grippe aviaire revient
Ce n'est pas le H5N1 de 2009. C'est le H5N8 cette fois. C'est une variante de virus de la même famille qui commence par infecter les volailles. C'est le cas actuellement en Angleterre, en Allemagne et en Hollande. On surveillait Ebola du Sud, voilà qu'un autre virus risque de nous venir du Nord...En sandwich! Au Sud le virus Ebola avance. Il a atteint Bamako, la capitale du Mali. Autant dire qu'il est à nos portes. Au nord, la grippe aviaire refait surface après bien des années de «rémission». En Angleterre, en Allemagne et aux Pays-Bas, plusieurs exploitations d'élevage de volaille ont été touchées par le virus HSN8. Un sous-type du même groupe que le H5N1 que les Algériens connaissent bien. Tout le monde se rappelle ce qu'on appelait à l'époque «la grippe porcine» avant de le désigner par «grippe aviaire». C'était en 2009. Nous avions acheté un stock important du vaccin contre ce virus. Le ministre de la Santé d'alors, Saïd Barkat, s'est même fait vacciner devant les caméras de la presse, histoire de rassurer la population qui avait de fausses idées sur ses effets secondaires. Pour le traitement, notre pays avait importé une quantité importante du fameux «Tamiflu». C'est un antiviral que l'entreprise algérienne Saïdal s'était chargée de produire sous le nom de «Saïflu». Voilà pour le rappel des faits. Aujourd'hui et 5 ans après, un virus de la même famille que le H5N1, le H5N8, sévit en Europe. Des centaines de milliers de volailles sont soit abattues soit placées en confinement. C'est-à-dire en isolement. Les autres pays d'Europe, comme la France, non encore touchés par ce virus ont pris des mesures de prévention. Leurs services de santé sont en état d'alerte. Les médias européens donnent une origine de ce nouveau virus pas vraiment exact. Ils rapportent que sa première apparition date de 2010 en Asie plus précisément en Chine. Or, l'OMS dans un tableau de toutes les flambées de grippe aviaire qui ont eu lieu dans le monde, situe l'apparition du H5N8 dans des élevages de dindes en Irlande durant l'année 1983. C'est un virus qui, apparemment, n'a pas encore muté pour se transmettre à l'homme. Ce qui n'exclut pas que cette mutation n'est qu'une question de temps. Le H5N1 ne touchait, lui aussi, que les volailles avant de muter et devenir transmissible à l'homme. Donc pour l'instant, aucune urgence n'est signalée. Ce qui ne veut pas dire qu'on ne doit pas être vigilant. Et suivre l'évolution du virus de près. Sans sonner l'hallali, il n'est pas inutile d'informer nos éleveurs et les services de santé animale aux frontières au quotidien de ce qui se passe dans les élevages étrangers. Nous avons la chance de ne pas être pris par surprise. La leçon de la fièvre aphteuse devrait nous servir. Ceci dit, cette grippe aviaire a cette particularité d'intervenir en même temps que la grippe saisonnière. Ces symptômes sont aussi assez proches. Forte fièvre, toux, mal de gorge, enfin «des symptômes de type grippal» signale l'OMS. La période d'incubation varie d'un sujet à l'autre. Elle peut être de 2 ou 3 jours et jusqu'à 17 jours dans certains cas. Si la pandémie se précise et en attendant que le vaccin soit mis à jour, fabriqué et livré (ce qui prend du temps), le traitement par l'Oseltamivir (tamiflu n'étant que la marque) pourrait convenir comme pour le H5N1. C'est un inhibiteur, c'est-à-dire qu'il bloque les actions du virus. L'avantage d'un tel traitement est que nous pouvons le produire localement comme cela a été déjà le cas. Ce qui évite les longues attentes de l'importation en cas de fortes demandes sur le marché mondial. Il faut tout de même préciser que l'OMS n'a pas encore réagi sur ce H5N8. Elle attend probablement que la mutation, de l'animal à l'homme, soit avérée. Surtout qu'elle est encore marquée par le H5N1 dont elle avait surdimensionné la menace en le classant au niveau d'alerte 6 (maximum). Ce qui avait profité aux laboratoires pharmaceutiques dans leur production de vaccin. Un reproche qui la poursuivra toujours. C'est ce qui pourrait expliquer son silence aujourd'hui. Comme aucun excès n'est acceptable (le trop comme le pas assez), nos autorités devraient adopter l'attitude médiane. Se préparer, calmement, à faire face à toute éventualité. Ajouter à la structure de veille qui est déjà chargée de suivre le virus Ebola (en espérant qu'elle est effectivement opérationnelle) le suivi de l'évolution du H5N8. Mobiliser les services vétérinaires du pays pour renforcer les contrôles des élevages. Enfin, toutes les précautions d'usage en pareil cas qu'ils connaissent mieux que tout le monde. Comme si le terrorisme ne suffisait pas, voilà que nos frontières Sud et Nord doivent être doublement surveillées. Par nos forces de sécurité ainsi que par les services de santé. Ce qui est malheureux, ce n'est pas tant ces menaces qui sont des épreuves que nous sommes en mesure d'affronter parce que nous le devons, mais de constater que les préoccupations de nos partis politiques sont ailleurs. Bien loin des virus. Bien loin de la population qu'ils devraient aider à protéger. C'est ce qui rend encore plus malade que les deux virus réunis. Celui du Sud et celui du Nord!zoume6@hotmail.com




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