Algérie

La grève des postiers largement suivie



L'appel à l'arrêt de travail, lancé par le Conseil syndical d'Algérie Poste d'Oran, a été largement suivi par les 1.200 travailleurs que compte le secteur au niveau local. Ainsi, et dès huit heures du matin, les protestataires se sont donnés le mot et l'ensemble des bureaux de poste, répartis à travers la wilaya d'Oran, ont fermé leurs portes. Une mauvaise surprise pour les clients qui se sont vus dans l'obligation d'attendre l'après-midi pour encaisser leurs chèques ou envoyer leurs mandats. Sur les 99 bureaux que compte la wilaya, trois seulement sont restés opérationnels pour assurer le service minimum. Il s'agit des bureaux de postes de Haï El-Badr, celui de Béthioua et le Centre des chèques postaux d'Es-Sénia. Au bureau de poste Oran El-Moudjahid, à Miramar, certains, pris par le temps à la veille du premier mai, n'avaient pas d'autres choix. « Je vais me déplacer jusqu'à la cité Petit pour encaisser », souligne un fonctionnaire. D'autres avaient d'énormes difficultés à se rendre jusqu'aux bureaux de poste opérationnels. Pour informer les abonnés sur l'arrêt d'une demi-journée, les contestataires ont préféré placarder des affiches sur les portes d'entrée des bureaux de postes fermés. Une fermeture initiée dans un cadre préventif et sécuritaire, explique les représentants des travailleurs. De leur côté, les facteurs ont également marqué l'évènement en boycottant la marche du 1er mai. Les autres conseils syndicaux des autres wilayas ont aussi apporté leur soutien au Conseil syndical d'Oran. Par ailleurs, ce mouvement de contestation, observé par l'ensemble des travailleurs, vient souligner le mécontentement du partenaire social quant à la situation déplorable que traverse le secteur. Des revendications qualifiées de légitimes et s'articulant autour du recrutement dans les nouveaux bureaux de poste, de positionnement de personnel, de versement d'indemnités et de révision à la hausse de la PRI et PRC. La séance de travail, ayant regroupé la veille les membres du Conseil syndical et le directeur des ressources humaines venu d'Alger, ne semble pas avoir remédié au problème car aucune décision n'a été prise sur place, explique-t-on du côté des syndicalistes. « Les négociations ont été infructueuses et rien n'a abouti car le DRH doit consulter la directrice générale », précisent-ils. Et d'ajouter que « pour nous, c'est une perte de temps car la séance de travail n'a rien apporté de positif pour régler des revendications légitimes des travailleurs ». « Même si tout ce qui se décide doit passer par le conseil d'administration, certains problèmes peuvent être réglés au niveau de la direction générale », indiquent les syndicalistes. A ce titre, le secrétaire général du bureau de coordination explique que le conseil syndical a été destinataire d'une correspondance datée du 28 avril de la direction des ressources humaines de la direction générale où il est demandé de désigner trois membres représentant les travailleurs afin de faire partie de la commission qui sera mise en place. Celle-ci sera chargée de déterminer les critères d'attribution des primes liées aux conditions de travail. La commission sera composée de six membres dont trois représentant l'administration en plus de trois syndicalistes. D'autre part, dans une déclaration sanctionnant cet arrêt de travail, le bureau de coordination d'Algérie poste de la wilaya, chargé par les cadres syndicaux représentant les sections syndicales, s'excuse auprès de sa clientèle pour les désagréments causés et affirme son attachement à la déclaration du 3 mai 2006, issue de la conférence nationale tenue aux Andalouses qui stipule que le seul et unique interlocuteur des travailleurs est le SG de la Fédération nationale, M. Tchoulak Mohamed. Dans ce cadre, le problème sera posé à haut niveau et toute discussion se fera désormais avec le SG de la fédération.
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