Algérie - Revue de Presse

La grève des laitiers s?étend à l?ensemble du pays



L?inquiétude des ménages La cessation d?activité de production de lait en sachet par les transformateurs risque de durer dans le temps, étant donné que jusqu?à présent aucune solution concrète n?a été apportée par les pouvoirs publics. La réunion qui a regroupé hier ces opérateurs et les responsables de l?Office national interprofessionnel du lait (ONIL) n?a pas abouti à des résultats de nature à pousser les concernés à reprendre la production. L?ONIL a proposé aux industriels du lait un projet de convention qui devrait lier cet organisme à ses clients pour l?approvisionnement en poudre de lait. Mais de l?avis des transformateurs, il ne s?agit là que d?une mesure conjoncturelle qui ne règle pas leurs problèmes de façon définitive. Selon l?un d?entre eux, de nombreuses unités travaillent à perte, elles sont actuellement déficitaires et vivent une véritable asphyxie financière du fait qu?elles n?ont pas perçu les subventions accordées par l?Etat et qui sont, selon eux, non adaptées aux fluctuations du prix de la poudre de lait sur le marché international. Pour eux, la valeur de la subvention doit être ramenée à au moins 25 DA par sachet de lait au lieu de 15 DA actuellement. L?arrêt de production des transformateurs de lait au nombre de 90 répartis sur le territoire national s?est traduit par une tension intenable sur le marché du lait en sachet. Les consommateurs ressentent de plus en plus les effets de cette pénurie et faute de pouvoir se procurer cet aliment de base, ils sont contraints de se rabattre sur le lait UHT ou en poudre instantané qui, évidemment, coûtent beaucoup plus cher. Le sachet de lait au prix administré est devenu un luxe. Le pouvoir d?achat déjà lourdement érodé par la rentrée sociale, le Ramadhan et la cherté de nombreux autres produits de base prend encore un coup. La crise du lait et avant elle celle de la pomme de terre, de la semoule, de l?huile et de bien d?autres denrées alimentaires ne sont en fait que l?arbre qui cache la forêt. Il s?avère, en effet, que les citoyens sont de moins en moins en mesure de faire face à cette poussée inflationniste. Les revenus des ménages sont trop bas pour faire face à toutes ces dépenses. Le paradoxe d?un pays riche et d?une population pauvre. Les Algériens ne se préoccupent plus de la hausse du prix du baril de pétrole qui constitue la principale source de revenus de l?Algérie, car ils ont constaté que le changement de cette donne n?influe nullement sur leur quotidien. Leurs maigres salaires ne sont même plus suffisants pour couvrir les besoins les plus élémentaires. La classe moyenne telle que désignée par le jargon des économistes se dissout sous l?effet d?une paupérisation avancée grossissant les rangs des couches défavorisées. Les hautes autorités du pays sont appelées dans ce contexte à réagir sur le front social afin d?éviter que cette situation ne dégénère tant le mécontentement au sein de la population va crescendo. Les augmentations de salaires au compte-gouttes ont démontré leur impact limité sur l?amélioration du pouvoir d?achat des citoyens. Ces derniers aspirent à avoir des revenus qui leur permettront de vivre décemment.
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