Algérie - A la une

La générale de la pièce de théâtre "Awwal moukarrar" présentée à Alger


La générale de la pièce de théâtre
La générale de la pièce de théâtre "Awwal moukarrar" a été présentée lundi, à Alger, au Théâtre national algérien (Tna) dans un genre épique où le caractère irrémédiable des êtres au passé souillé par les forfaitures et les délits, et leur indisponibilité à revenir à la raison sont brutalement rappelés.Mis en scène par Abbas Mohamed Islem sur un texte de Salah Karama El Amiri, dramaturge et cinéaste des Emirats Arabes Unies, le spectacle, d'une durée de 70 mn, met l'accent sur l'obstination d'un antisocial à assumer son passé sombre, malgré les innombrables remous suscités par une mémoire encore vive et des souvenirs très présents."Awwal moukarrar", est l'incarnation du mal par un homme, "Sari", personnage principal campé par Ahmed Meddah, -également assistant à la mise en scène- qui dresse arbitrairement un ordre établi faisant subir à ses victimes l'éternel recommencement de ses délits et manquements au respect des vies.Nomade et aventurier dans les forêts africaines, Sari court les femmes et multiplie les délits sexuels. Après plusieurs années, il finit par choisir de s'isoler dans un monde cloîtré qu'il s'est créé, s'adonnant à la boisson pour éviter le remord et le regret."Rima", jouée par Kenza Benboussaha, personnage anodin cherchant un abri un soir d'orage, arrive chez Sari et, de manière insoupçonnée, entame un débat existentiel avec lui sur le respect de la vie et du droit à l'existence. De fil en aiguille, Rima révèle le lien parental qui la lie à Sari qui, dans ses réminiscences, s'entête allant jusqu'à renier sa progéniture.Dans une mise en scène concluante, soutenue par Nour El Houda Chekatmi dans le rôle de la maman et Sara Brahimi dans celui de la bonne, les comédiens, se sont donné la réplique dans des échanges en Arabe littéraire, marquant certains passages en vociférant et par une violence physique.Offrant deux lieux et deux temporalités différentes, le découpage de la scène a facilité la lecture des événements qui se déroulaient dans la réalité du moment au devant de la scène, et dans la mémoire et le souvenir derrière.Le décor, presque nu, présentait quelques accessoires, renvoyant à l'univers tropical de Sari et permettant une bonne présence au texte, soutenue par des bruitages de forêt et des musiques aux sonorités et mélodies africaines.L'agencement de l'éclairage a été favorable à la création des atmosphères nécessaires aux différentes scènes, offrant à la trame des ambiances vives, sombres ou feutrées suivant l'intensité des situations, selon qu'elles étaient teintées de colère, de désespoir ou de retour vers le passé et le souvenir.Fort de son contenu et devant un public attentionné, le texte s'est ouvert sur plusieurs niveaux d'interprétation, invitant à la réflexion "tant sur les dictatures enfermées dans leur nihilisme que sur la reconnaissance historique et officielle par les Etats oppresseurs, des actes de violation de territoires dont ils ont été les auteurs, accompagnés de toutes les atrocités et les génocides perpétrés à l'encontre des peuples qu'ils ont opprimé", dira un spectateur.Le spectacle "Awwal Moukarrar" est produit par la Coopérative "Espace culturel" qui vise à "répercuter sur les planches la réalité sociale et le rêve de tout un chacun, à travers un art rayonnant et un travail de qualité" a déclaré Abbas Mohamed Islem.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)