Algérie - Revue de Presse

La gendarmerie remet le rapport de son enquète sur le naufrage du Béchar



« Non-assistance à personnes en danger » La Gendarmerie nationale vient de remettre au parquet général d?Alger le rapport d?enquête sur le naufrage du Béchar et l?échouage du Batna au port d?Alger, qui ont fait 16 morts, dont 4 sont toujours portés disparus, apprend-on de source judiciaire. Après deux mois d?investigation et d?audition de plus d?une quarantaine de personnes entre personnel administratif, technique, juridique et nautique appartenant à la Cnan, l?Epal, aux gardes-côtes et à la capitainerie, les gendarmes ont finalisé leur enquête et l?ont remise au procureur général près la cour d?Alger. DES RÉSULTATS « PRÉVISIBLES » Pour nos sources, les résultats auxquels sont arrivés les enquêteurs étaient prévisibles. « Ce naufrage qui a causé la mort de 16 personnes aurait pu être évité. Il y a eu non-assistance à personnes en danger et donc négligences graves qui ont causé mort d?hommes », a révélé notre source. « Que faisait le navire Béchar dans la rade pendant près de 6 mois ? Pourquoi son ancre ne pouvait être levée ? Comment se fait-il que les secours n?ont pas été organisés à temps, entre 14h, moment de la réception du bulletin spécial de la météo, et 19h, lorsque la mer s?est déchaînée ? Pourquoi, pendant tout ce temps là, on a fait croire au commandant du navire que les secours étaient en route ? Ce sont des questions auxquelles nous avons maintenant des réponses. La responsabilité humaine est flagrante. Il y a eu tout simplement non-assistance à personnes en danger ayant entraîné le décès de 16 personnes », a révélé notre interlocuteur. Selon lui, les responsables auditionnés ont expliqué que « leurs équipes étaient sur les lieux occupées à dégager un bateau chargé de carburant et un céréalier du quai de peur d?une catastrophe en cas de choc avec d?autres navires ou avec le quai. Or cette mission ne doit en aucun cas leur faire oublier ce qui est primordial dans ce genre de situation, à savoir l?assistance aux vies humaines. Le commandant était rassuré d?entendre les messages radio lui faisant savoir l?arrivée des secours. Il aurait pu donner l?ordre à son équipage de quitter le bateau. D?ailleurs, les deux marins qui ont eu la vie sauve se sont jetés à l?eau dès les premières heures de la tempête ». Déclarations qui confirment les propos de nombreux collègues des victimes, notamment ceux qui étaient proches du commandant de bord. Celui-ci, jusqu?à la dernière minute, attendait des secours qui n?arrivaient pas jusqu?à ce que son navire percute la jetée Kheireddine. Mais quelques secondes avant de disparaître, il a lancé une phrase lourde de sens à la capitainerie à travers son poste radio : « Nouakkel alikoum Rabi » (que Dieu me soit témoin). Notre source judiciaire a noté que la gendarmerie a fait un travail d?expertise qui permettra à la justice de situer toutes les responsabilités et de convoquer dans les jours qui viennent toutes les personnes impliquées de près ou de loin dans cette grave négligence. Il est fort probable que de hauts responsables de la Cnan soient convoqués dans ce cadre. Les résultats de cette enquête conforteraient les familles des victimes dans leur volonté de réclamer la vérité sur la mort de leurs enfants et à juger ceux qui portent la responsabilité de cette tragédie. Il est à rappeler enfin que quatre marins victimes du naufrage du Béchar sont encore portés disparus. Le 13 décembre 2004, soit un mois après leur disparition, ils ont été déclarés morts, comme le stipule la loi dans ce genre de circonstances. Les équipes de recherche ont pu repêcher douze corps inanimés, dont un (retrouvé sans tête) n?a toujours pas été identifié. Le ministère des Transports avait, quant à lui, annoncé l?installation d?une commission d?enquête administrative qui, à ce jour, n?a pas livré ses conclusions.





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