Algérie - A la une



La France convulse
De gigantesques files devant les stations-service embouteillent la France alors que le pays est menacé de pénurie d'essenceContrairement à 2005 où les révoltes se sont concentrées dans les banlieues, la fronde sociale s'est enracinée dans toutes les villes de l'Hexagone.C'est un pouvoir en fin de course qui affronte une colère longtemps contenue. Le passage en force par le Palais Bourbon de le la loi sur le travail a fait sauter le couvercle. Le mécontentement a donné naissance à des manifestations qui ont viré à l'émeute, les affrontements sont violents.Contrairement à 2005 où les révoltes se sont concentrées dans les banlieues, la fronde sociale s'est enracinée dans toutes les villes de l'Hexagone. La France s'embrase et il souffle sur elle comme un vent de guerre civile. C'est en tout cas ce que l'on ressent de l'autre côté de la Méditerranée. Il faut rappeler à ceux qui trouveront cette observation alarmiste que c'est sous François Mitterrand, président socialiste que la lutte que menait le peuple algérien, l'Armée nationale populaire et toutes les forces de sécurité contre le terrorisme a été qualifiée de «guerre civile».Le parallèle est certes risqué. Sauf qu'il faut souligner que les crises politiques ne sortent pas du néant. Elles sont le résultat de crises économiques qui finissent par mettre à bout, à genoux les masses laborieuses. De là à ce qu'elles dégénèrent en conflit armé il n'y a bien sûr qu'un pas à franchir. Ce que nous excluons de faire. Mais il y a fort à parier que l'on n'est pas au bout de nos surprises quant à une plus grande radicalisation des mouvements de protestation qui semblent muter dès que les pouvoirs publics trouvent la parade.L'utilisation de la force en l'occurrence pour débloquer la situation. 77 personnes ont été interpellées, dont 36 dans la capitale et 15 policiers ou gendarmes ont été blessés lors des manifestations de jeudi dernier selon un communiqué conjoint du ministère de l'Intérieur et de la préfecture de police de Paris. «Les manifestations ont été émaillées dans de nombreuses villes de débordements et d'affrontements avec les forces de l'ordre», écrit Le Figaro.Un autre visage de cette France donneuse de leçons en matière de droits de l'homme, de droit de grève et de non-utilisation de la violence... Un autre paradoxe que le Premier ministre français semble assumer sans complexe. Il refuse de revoir la copie de la loi sur le travail qui permettrait de désamorcer une crise qui donne l'impression de vouloir prendre des allures d'insurrection. «Le texte Travail va venir au Sénat où il y a une majorité de droite qui va donner son projet qui sera, évidemment, aux antipodes de ce que nous avons proposé, mais aussi de ce qu'attendent ceux qui manifestent.Il est donc hors de question de changer de cap, il peut toujours y avoir des modifications, des améliorations», a déclaré Manuel Valls sur les ondes de Radio Monte- Carlo. Pendant ce temps-là, la France convulse. Après le blocage des raffineries, la grève des centrales nucléaires, le mouvement de protestation s'étend à l'aviation civile, des navires de transport d'hydrocarbures et de gaz sont immobilisés dans un climat d'état d'urgence et de menaces terroristes...La fin de quinquennat de François Hollande risque de se terminer sur une grosse fausse note. Le dialogue social, le compromis, la politique sociale généreuse, la solidarité, le rejet de la violence...qui ont été une marque de fabrique de la gauche française sont en train de partir en fumée. Vue d'Algérie c'est un peu de cette France «vertueuse» ou qui en tout cas en cultivait l'image, qui fout le camp.
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