La France a échappé à une autre attaque terroriste

L'enquête sur les attentats de Paris, qui ont fait 130 morts le 13 novembre dernier, ne cesse de connaître des rebondissements. Abdelhamid Abaaoud, considéré comme l'organisateur opérationnel de ces actions terroristes, aurait planifié un autre attentat visant le quartier parisien de la Défense.Selon le procureur de la République, François Molins, «Abaaoud et un autre suspect voulaient probablement passer à l'acte le 18 ou le 19 novembre». Le magistrat a affirmé, lors d'une conférence de presse tenue mardi soir, que l'assaut des forces de l'ordre dans la nuit du 17 novembre à Saint-Denis aurait sans doute déjoué un projet d'attentat dans le plus grand quartier d'affaires d'Europe.Cette opération, pour rappel, s'est soldée par la mort d'Abaaoud et de son complice, en plus de sa cousine Hasna Aït Boulahcen. Même si les autorités françaises s'en réjouissent, les révélations de François Molins sur les détails de l'attentat évité ont suscité une certaine psychose parmi les sociétés abritées par les tours de la Défense. Abaaoud et son complice comptaient cibler un grand magasin de luxe et un commissariat de police en utilisant des ceintures explosives.D'après les informations du parquet de Paris, Abaaoud aurait même acheté des costumes pour pouvoir se fondre dans la foule de ce quartier huppé. Le portrait que font de lui les enquêteurs ressemble beaucoup à celui d'un psychopathe de séries policières américaines. En effet, après avoir participé aux attaques à la kalachnikov, il a pris le métro pour aller près du Bataclan alors que les forces spéciales de la police y intervenaient encore. Ce n'est que tard dans la soirée des attentats qu'il a été récupéré en voiture par Hasna Aït Boulahcen qui l'a déposé à l'appartement de Saint-Denis.Citée pendant longtemps comme étant une femme kamikaze, la justice atteste finalement que Hasna aurait trouvé la mort sous les gravats après que le complice d'Abaaoud se soit fait exploser. Concernant son degré d'implication dans les attentats, le procureur de la République de Paris affirme qu'«elle était parfaitement au courant de l'implication de son parent dans les attentats».François Molins a indiqué que c'est elle-même qui aurait négocié avec le fameux logeur, Jawad Bendaoud, devenu la risée du web depuis plusieurs jours à cause de sa déclaration sur BFMTV juste avant son arrestation, niant être au courant de l'identité de ses locataires. Ce «marchand de sommeil» a été, d'ailleurs, mis en examen après plusieurs heures de garde à vue.M. Molins, qui mè,e les investigations depuis plus de dix jours à la tête de la section antiterroriste du parquet de Paris, a profité de cette occasion pour retracer le parcours des terroristes et la chronologie de leurs actions meurtrières. Il a souligné le caractère organisé et coordonné du commando. Ses membres sont venus dans trois voitures depuis la Belgique, très probablement à partir du quartier de Molenbeek, le 12 novembre.Les véhicules ont roulé en convoi, gardant une certaine distance les uns des autres, notamment lors de la traversée des frontières. Pour se loger, deux groupes se seraient ensuite rendus à un pavillon de Bobigny ; quant au troisième, il aurait pris quartier dans un motel à Alfortville. C'est à partir de ces planques, où ont été trouvés des portables et du matériel médical de perfusion, qu'ils auraient finalisé leur plan macabre avant de passer à l'acte.