Algérie

La filière électronique, électrique et électroménager prend son envol La production nationale commence à se placer sur le marché


La filière électronique, électrique et électroménager prend son envol                                    La production nationale commence à se placer sur le marché
Photo : M. Hacène
Par Badiâa Amarni
Les industries électroniques, électriques et électroménagères (EEEM) connaissent un essor considérable ces dernières années à la faveur du soutien de l'Etat dont elles bénéficient. Les opérateurs économiques qui investissent dans ce domaine sont de plus en plus nombreux et les produits sont aussi diversifiés que performants. Ces opérateurs publics et privés se livrent concurrence pour proposer des produits avec un bon rapport qualité prix, à une clientèle sans cesse exigeante à la recherche d'un confort mais aussi d'une sécurité dans l'utilisation des appareils achetés. L'objectif est d'arracher d'importantes parts de marché et contrecarrer les produits qui inondent le marché et qui proviennent de l'importation. Ces secteurs qui exigent une technologie de pointe et un savoir-faire étaient, il y'a quelques années, l'apanage des importateurs qui concurrençaient déloyalement des industries nationales qui tentaient tant bien que mal de se maintenir et qui sont revenues de très loin. Des industriels privés ont également pris sur eux de fabriquer des produits de qualité et sont parvenus grâce à une ferme volonté à bouleverser les donnes et à s'imposer dans ce contexte marqué par une rude concurrence. Des produits qui n'ont rien à envier à ceux qui nous parviennent de l'étranger et dont beaucoup, exception faite aux grandes marques étrangères connues, font objet de contrefaçon et se vendent dans le secteur informel. Même le secteur public et après des années de délaissement ou il a failli disparaître est en train de revenir en force grâce au soutien de l'Etat et est en train de commercialiser des produits avec des designs attrayants.
Des pôles industriels en lancement
Si la production nationale électronique, électrique et électroménagère se développe à un bon rythme suivant même les nouvelles tendances en la matière notamment la 3D il n'en demeure pas moins qu'elle ne couvre qu'une partie du marché national, le reste continue à provenir de l'étranger. L'industrie électronique a enregistré une croissance rapide ces dernières années de 6 à 10 % par an. Le chiffre d'affaires du secteur de l'électricité et de l'électronique a atteint en 2005 environ 40 millions de dollars. Des chiffres qui sont surement revus à la hausse grâce aux performances enregistrées ces dernières années, et au vu des tentatives d'exportations déjà engagées vers certains pays du Maghreb, de l'Afrique et même de l'Europe. Des expériences qui seront rééditées à partir de l'année prochaine.Selon l'analyse de certains spécialistes en la matière, la filière EEEM a beaucoup d'atouts pour être compétitive même au niveau des prix mais certaines entreprises même publiques et privées, manquent de ressources pour répondre aux exigences de l'innovation, de robustesse et de sécurité du marché, l'absence de services études, l'absence d'application d'un système de certification des produits, la faible utilisation d'un système de formation qualifiant, et le déficit de mise en réseau des approvisionnements et des fabrications. Autant de faiblesses relevées par ces spécialistes qu'il convient de traiter pour aller vers plus de performances.Malgré toutes ces difficultés, l'Industrie nationale EEEM a réussi de belles prouesses et représente une chaine de valeur totalement intégrée de la conception jusqu'au service après-vente, car beaucoup d'autres entreprises privées à l'exception de certaines qui ont atteint un grand niveau d'intégration sont majoritairement des entreprises de fabrication et d'assemblage qui sont souvent sous-capitalisées.Les industries Electriques, Electroniques et d'Electroménager sont des activités centrées principalement sur les régions d'Alger, d'Oran, plus particulièrement Sidi Bel Abbès et Tizi-Ouzou où est implantée l'un des fleurons de l'industrie électroménagère ENIEM. Ces dernières années, Sétif et Bordj Bou-Arréridj se sont érigées en un véritable pôle industriel dédié à ces industries et figurent parmi les régions les plus dynamiques du Grand Maghreb en la matière notamment dans le secteur de l'électronique. Ces régions où sont implantées Cristor, Condor et beaucoup d'autres sociétés privées se sont vues transformées du jour au lendemain et devenir un pôle économique qui attire de plus en plus de main d''uvre. Beaucoup de postes d'emplois depuis le grade de directeur jusqu'au simple ouvrier ont en effet étaient crées grâce à ces industries.
La contrefaçon, un mal qui ronge ces industries
Malgré toutes ces performances, le secteur comme beaucoup d'autres souffre d'un problème grave, celui de la contrefaçon. Un phénomène qui gangrène l'économie nationale comme beaucoup d'autres à travers le monde, et qui n'épargne aucun domaine d'activité. Lors du Salon des Industries Electriques Electroniques et de l'électroménager organisé la semaine dernière à Alger, l'occasion a été donnée aux opérateurs économiques de revenir sur cette problématique qui non seulement met en jeu la réputation de leur entreprise mais expose également les consommateurs au danger des produits contrefaits. Beaucoup de clients n'hésitent pas à signaler les problèmes rencontrés à l'achat d'un produit, ce qui permet aux entreprises de faire des investigations et découvrir des appareils qui ressemblent à ceux qu'elles ont fabriqué mais qui ne sont au fait que l''uvre des contrefacteurs. ENIEM (entreprise nationale des industries électroménagères) a été touchée une seule fois par ce problème en 2004. Le produit contrefait n'était autre qu'un chauffe-bain introduit par un importateur en lui donnant la marque Eniem pour tromper le consommateur. Fort heureusement que l'entreprise s'en est rendue compte à temps et a saisie le ministère du Commerce qui a procédé à la saisie de la marchandise. Même les produits Delonghi ne sont pas épargnés. La contrefaçon touche les chauffages à gaz, un produit qui peut être dangereux et toucher même la vie des consommateurs. Le nouveau représentant exclusif de cette marque le Groupe Hami Algérie reçoit des réclamations des citoyens qui ont rencontré des problèmes d'éclatement du verre du chauffage au bout d'une semaine d'utilisation, et surtout du système de sécurité. Un appel est lancé par le représentant de cette marque au niveau du salon dédié aux EEEM pour faire attention et ne pas hésité à les contacter pour faire un travail de terrain et retirer ces produits contrefaits du marché.
De son côté, l'entreprise privée BMS Electric, spécialisée dans la fabrication des appareillages et accessoires électriques à usage domestique a vécue ce problème qui a fait son apparition en 2003 et touché les interrupteurs et les multiprises fabriqués par ses soins. Grâce à la vigilance des responsables de cette entreprise, une brigade contre la contrefaçon a été créée et ses investigations sur le terrain ont permis de trouver des produits contrefaits portant sa marque. Aujourd'hui, 40 affaires sont introduites devant la justice concernant la contrefaçon ce qui a réduit ce phénomène et décourager les contrefacteurs.Une initiative très louable qui gagnerait à être généralisée pour mettre terme à ces pratiques qui mettent en péril la vie des consommateurs, et toucher à la production nationale électrique, électronique et électroménagère qui sont en pleine émergence.


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