Algérie - A la une

La fête dévalorisée



L'habitude étant une seconde nature, et le respect des coutumes une obligation, partant, il est devenu automatique de laisser faire la mécanique du rituel en lui-même, avec ses taux de menaces sur la santé publique, en même temps, que les appréhensions des fermetures de commerces d'approvisionnement de la population, qui durent pour certains d'entre-eux plus d'une dizaine de jours.Bien avant la journée du sacrifice prévue demain, Alger s'est transformée en une cité dépeuplée avec ses taux de tension, entre autres, sur le pain, comme à l'accoutumée malgré les communiqués rassurant des autorités qui ont prévues des dizaines de milliers de permanences durant les jours de fête, et non plus durant le jour de la fête.
La razzia des produits de consommation courante a débuté depuis plus d'une semaine. Les Algériens précautionneux accumulent, congèlent, de peur de sombrer dans la dépendance, ce qui n'est en réalité que justice en considération de leur propre expérience. Les commerces, plus particulièrement dans les grandes villes, ne font plus de négoces pendant l'Aïd ; leurs gérants se réservent le droit de fermer boutique, également de braver les autorités de la wilaya, comme ils l'ont toujours fait.
Alger est peut être la seule capitale au monde où tous les commerces de nécessité publique sont majoritairement fermés, alors qu'ailleurs, c'est justement pendant les périodes de fête que leur business fructifie, et qu'ils redoublent d'ingéniosité pour satisfaire les clientèles justement disposées à ne pas regarder sur la dépense, surtout si la fête a une physionomie familiale.
L'année dernière, tous les cafés étaient fermés. Certains des cafetiers en plein centre-ville se sont permis le luxe de s'absenter pendant deux semaines. Des boulangers laissaient leurs devantures ouvertes, sous la bonne garde d'un adolescent, mais ne vendaient guère de pain. Des épiceries closes, des étals de marché complètement désertés par les vendeurs durant plusieurs jours ; ajoutez à cette dévastation festive, que les manèges pour enfants, lorsqu'ils existent dans les quartiers, s'affichent indisponibles, et vous aurez une idée du spectacle moribond que subissent les citadins à qui ne restera que les visites familiales pour tuer le temps alloué aux cérémonies du sacrifice qui ne durent en fait que quelques heures.
La fête de l'Aïd el Kébir, si elle n'a plus les ambiances de kermesse d'antan, pour le plus grand bonheur des enfants, présentement, elle se caractérise par des séries de menaces directement rattachées au rituel du sacrifice découlant de la manipulation des haches et couteaux par des amateurs, ainsi que de l'utilisation des bouteilles de gaz butane, et autres chalumeaux qui, de par le passé, ont été les causes d'incendies ou de brûlures, nonobstant les dangers sanitaires liés à la consommation des viscères et des foies kystés.
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