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La face cachée du bac


La face cachée du bac
Une très grosse logistique est nécessaire pour la réussite des examens de finAu total, l'Etat déploie plus d'un million d'agents afin que les candidats des trois cycles scolaires puissent se concentrer sur leurs copies.Plus de 200.000 fonctionnaires de l'Education nationale entre surveillants et correcteurs seront mobilisés pour le seul examen du baccalauréat. Ils sont plus de 500.000 pour les trois examens de fin de cycle.Les épreuves du bac se dérouleront dans 2561 centres d'examens qui accueilleront 818.518 candidats dont 268.925 libres. 150 enseignants sont actuellement en isolation. Ils sont chargés d'élaborer les sujets des examens et ne sortiront que le dernier jour du baccalauréat. A ces effectifs mobilisés par l'Education nationale pour s'assurer un déroulement optimal des examens, d'autres corps d'Etat sont également totalement impliqués. En effet, la Protection civile déploie un dispositif spécial composé de 35.000 agents d'intervention et 1886 ambulances. Toute cette ressource humaine et ce matériel seront entièrement dédiés à prévenir le moindre incident dans la plus importante période de l'année pour toute la société. On ne peut évidemment pas imaginer toutes ces épreuves, dont le baccalauréat, sans un engagement total des services de sécurité. La Dgsn et la Gendarmerie nationale mettent, eux aussi, des milliers d'agents et des centaines de véhicules au service de l'Education nationale et des millions de candidats. A côté de ces centaines de milliers de fonctionnaires, dont nombreux ont des enfants en classes d'examens, les collectivités locales participent également en dédiant à l'opération un effectif non négligeable d'agents communaux et de wilaya. Au total, l'Etat déploie près d'un million d'agents afin que les candidats des trois cycles scolaires puissent se concentrer sur leurs copies. Cela au plan de la mobilisation humaine. Sur le plan financier, le budget annuel alloué à l'Office national des examens et concours est l'équivalent de la construction et de l'équipement de 106 écoles primaires de six classes, a révélé, hier, la ministre de l'Education nationale dans l'émission «L'invité de la rédaction» de la Chaîne 3 de la Radio nationale. Il faut dire qu'à côté de tous ces efforts, qui expriment une mobilisation de l'Etat et de ses agents pour un seul objectif, il y a un aspect très intéressant qui revient chaque année, que l'on sait, mais dont on ne devine pas vraiment le sens du sacrifice. Il s'agit des centaines de fonctionnaires, entre travailleurs d'imprimerie et enseignants concepteurs des sujets d'examens qui sont actuellement coupés du monde, sans aucun contact avec l'extérieur.Une épreuve qui dure plusieurs semaines et qui ne prendra fin que dans l'après-midi du dernier jour du baccalauréat. Il va de soi que ce traitement réservé à ces fonctionnaires n'a qu'un seul but, celui d'éviter toute fuite de sujet. Personne parmi les Algériens ne conteste cette mesure drastique, ni ne remet en cause, le fort déploiement de la Dgsn, de la Gendarmerie nationale et de la Protection civile. Aucun enseignant ou agent de l'administration locale ne remet en cause la réquisition dont il fait l'objet pour cette période précisément. En fait, toute la société, est quelque part impliquée pour la réussite des examens et plus particulièrement le baccalauréat, parce qu'il représente la fin d'un cycle et le début d'un autre. L'intérêt que portent les Algériens au bac et l'effet que fait la fraude sur toute la société, montre tout l'intérêt que les Algériens portent au savoir et au mérite, quoi qu'on dise. En d'autres termes, cette période de l'année est un véritable phénomène sociétal qui n'est certes pas spectaculaire, mais que toute l'Algérie vit avec beaucoup de passion. Bien que très stressants, ces quelques jours sont très symboliques de l'importance qu'accorde la société algérienne à son école.En fait, l'air de rien, l'Algérie est en situation de grande mobilisation depuis le 22 mai dernier et cela durera jusqu'au 2 juin prochain. Avec la publication des résultats, des candidats désormais bacheliers et leurs parents vont exulter. D'autres, les recalés, déprimeront quelque peu. On passera à autre chose, mais sans les centaines de milliards consentis par l'Etat et les centaines de milliers d'agents qui ont veillé à la bonne tenue de l'opération, on aura certainement d'autres discussions que la cherté de la vie durant le mois de Ramadhan. En fait, disons-le pour une fois, le bac, le BEM et la cinquième ça a toujours été une affaire sérieuse, coûteuse et éreintante. Mais comme le souligne la ministre, la crédibilité a un coût financier matériel et humain.
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