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La distribution du livre scolaire pose problème




Est-il vraiment difficile de vendre les manuels scolaires ' Cette opération pose apparemment beaucoup de problèmes aux responsables de l'éducation nationale qui n'arrivent pas à s'entendre sur la voie et les moyens à mettre en ?uvre pour que ce livre arrive chez les élèves. Les parents d'élèves et les syndicats du secteur dénoncent une mauvaise gestion de sa distribution et déplorent l'insuffisance des points de vente dédiés à cette opération.Rym Nasri - Alger (Le Soir) - À chaque rentrée des classes, le problème de la disponibilité du manuel scolaire se pose de nouveau. Essuyant un refus catégorique des directeurs et des gestionnaires des établissements scolaires pour assurer la vente de ces manuels, le ministère de l'Education a confié cette tâche aux librairies privées.
Une mission qui s'avère compliquée pour ces commerces. Durant toute la journée, ils font face à un important flux des parents d'élèves à la recherche d'un tel ou tel manuel pour leurs enfants scolarisés. Les longues files d'attente en témoignent.
Nombre de parents peinent justement à dénicher le livre désiré. Une situation qui pénalise leurs enfants scolarisés sur le plan pédagogique. En l'absence de ces manuels scolaires, plus d'un cours ne sont pas assurés depuis la rentrée des classes. Les élèves accusent ainsi un retard qui sera difficile à combler.
Pourquoi ce nouveau mode opérationnel adopté par la tutelle n'arrive pas à régler le problème de la distribution du livre scolaire ' Pour l'Association nationale des parents d'élèves, il est question d'une mauvaise gestion de la distribution du livre scolaire mais aussi de l'insuffisance des points de vente désignés pour cette opération. Afin de permettre aux parents d'élèves d'accéder à ces manuels, son président Khaled Ahmed appelle à multiplier les points de vente. «Certaines communes ne disposent pas de librairies. Il faut donc élargir la vente du livre scolaire aux maisons de jeunes et aux centres de culture pour que tous les parents d'élèves puissent s'en approvisionner», suggère-t-il.
Il fait savoir, en outre, qu'un stock de près de 50 millions de livres scolaires usagés est disponible et peut contribuer à apaiser cette tension sur le manuel. Ces livres de deuxième main, estime-t-il, pourraient être cédés à des prix symboliques. «Il n'y a pas de mal à recourir à des livres déjà utilisés. Nous avons nous-mêmes étudié avec des livres qui dataient de dix ou quinze années que nous avons hérités de nos frères et s?urs», dit-il.
Le président du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura, pointe du doigt à son tour, une «certaine incompétence» dans la gestion de la vente du livre scolaire.
«Il n'y a pas assez de points de vente, d'où cette importante affluence sur les librairies concernées. Lorsqu'on désigne dans une wilaya ou dans une grande ville deux à trois points de vente, c'est normal qu'il y ait du monde», note-t-il, avant de rappeler qu'il est question de plus de dix millions d'élèves.
Il déplore également l'absence d'anticipation. «Il fallait anticiper depuis des mois et ne pas attendre la dernière minute. La distribution du livre ne se fait pas à la rentrée des classes. Elle doit se faire à la fin de l'année scolaire», dit-il.
Soulignant que la vente du manuel est une opération commerciale qui ne fait pas partie des prérogatives des directeurs et des gestionnaires des établissements scolaires, le président du Satef précise que celle-ci relève de la mission de l'Office national des publications scolaires (ONPS) à l'échelle nationale et du Centre régional de distribution de la documentation pédagogique (CRDDP) à l'échelle régionale.
Il fait remarquer d'ailleurs que les responsables des établissements scolaires qui ont manipulé à chaque rentrée des classes l'argent des livres au risque d'avoir des «trous» dans la trésorerie ou de se faire agresser n'ont jamais eu une contrepartie pour ce travail. «Pourquoi l'Office national des publications scolaires accorde, aujourd'hui, aux libraires chargés de vendre le livre scolaire une marge bénéficiaire de 8%, alors qu'il ne le faisait pas avec les établissements scolaires '», s'interroge-t-il à la fin.
Ry. N.
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