"La diplomatie algérienne est conciliante"

Le rôle déterminant de l'Algérie dans le règlement du conflit malien et la crise sécuritaire dans la région est à saluer.Une conférence sur les enjeux géostratégiques au Sahel et en Afrique du Nord a été animée hier par l'amiral Jean Dufourcq au forum de la Sûreté nationale, à l'Ecole supérieure de police de Châteauneuf en présence du directeur général de la Sûreté nationale (Dgsn), le général-major Abdelghani Hamel. Cette conférence intervient dans un contexte particulier marqué par la situation sécuritaire inquiétante dans le monde. L'impact du printemps arabe et la chute des régimes dans la région ont ouvert la voie aux groupuscules islamistes armés, responsables de plusieurs coups d'éclat terroriste dans la région. L'Algérie, qui assiste à cette sérieuse crise sécuritaire dans les pays voisins où la mouvance islamiste radicale menace d'embraser la région joue un rôle important dans la lutte contre le terrorisme. Face à l'insécurité et aux menaces terroristes persistantes, la stabilité de l'Afrique du Nord demeure une préoccupation principale. A l'invitation du professeur Abderrahmane Mebtoul et en accord avec le cabinet de la Dgsn, qui ouvre sur la société civile, dans le cadre de ses activités scientifiques, l'amiral Jean Dufourcq, ami de l'Algérie, docteur en sciences politiques, et directeur d'études à l'Institut de recherche stratégique de l'Ecole militaire et enseignant vacataire à Paris 2 Assas et Bordeaux 4 a donné cette conférence sur un thème d'une brûlante actualité avec les tensions régionales et les derniers événements qui intéressent à plus d'un titre l'Algérie. Les déclarations de l'amiral donnent des sueurs froides, notamment que le terrorisme, selon lui, se nourrit et grandit avec l'argent du trafic de drogue. «Toute la tragédie que nous connaissons aujourd'hui, les tensions qui affectent la Méditerranée, la stabilité et la sécurité, le développement du Sahel sont un objectif d'une absolue nécessité», a indiqué l'amiral en ajoutant qu'on vit dans un chaos que personne ne semble dominer. Abordant la situation sécuritaire au Mali, il a précisé que le rôle déterminant de l'Algérie dans le règlement du conflit malien et la crise sécuritaire dans la région est à saluer.«La diplomatie algérienne est une diplomatie de conciliation», ajouta-t-il.De son côté, le directeur général de la Sûreté nationale (Dgsn), le général-major Abdelghani Hamel a complété les dires du conférencier en soulignant que «la sécurité aux frontières reste pour nous synonyme d'un dispositif militaire, policier à caractère coercitif». Le général-major a ajouté, en outre, qu'il est temps d'intégrer les autres dimensions, à savoir la dimension politique, économique et sociale. «La dimension politique nous permettra de régler le problème de la normalisation des relations. L'aspect social va nous permettre de régler la circulation des personnes entre les différents pays», a fait savoir le responsable en abordant dans ce sens le sujet de la défense active. «Pour parler de la défense active, je dirais que cette défense exige un effort de guerre qui doit être soutenu», ajouta-t-il.