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La deuxième "lettre" du président



Le chef de l'Etat
Inattendue, cette rallonge budgétaire est une vraie bouffée d'oxygène pour de nombreux opérateurs étouffés par la crise et qui voient leurs projets d'investissement bloqués. Bien plus, cette manne permettra de relancer la machine économique grippée par la crise pétrolière.
Coup sur coup, le chef de l'Etat vient de délivrer un second message aux citoyens algériens. Après la grandiose distribution de logements jamais réalisée depuis l'indépendance et lancée en grande pompe depuis hier, les autorités annoncent une autre nouvelle. Elle est d'ordre économique cette fois-ci.
Le gouvernement a décidé d'une dotation budgétaire supplémentaire dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2018 estimée à 50.000 milliards de centimes en vue de relancer les projets d'investissement jusque-là gelés en raison de la crise financière. «Il s'agit de l'ajout d'un montant de 500 milliards de DA en autorisations de programme par rapport à la loi de finances initiale», a déclaré le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya alors qu'il présentait le projet de loi de finances complémentaire (LFC 2018) devant les membres de la commission des finances et du budget de l'APN. «Les 500 milliards DA en autorisations de programme pour l'année 2018 ont été proposés dans le chapitre -Réserves de dépenses imprévues-», a ajouté le grand argentier du pays.
Le ministre des Finances a fait savoir aux représentants de la commission des finances et du budget que l'enveloppe récoltée avoisine 2770,51 milliards de DA, pour ainsi dire, il s'agit d'une augmentation allant jusqu'à 22% par rapport aux dotations prévues par la loi de finances 2018, selon les précisions avancées par le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya.
Inattendue, cette rallonge budgétaire est une vraie bouffée d'oxygène pour de nombreux opérateurs étouffés par la crise et qui voient leurs projets d'investissement bloqués.
Bien plus, cette manne permettra de relancer la machine économique grippée par la crise pétrolière. Ainsi, il est attendu que de très grands projets d'infrastructures soient relancés et on croit savoir que la priorité serait donnée au rail.
Un réel défi quand on sait que le pays est violemment secoué depuis 2014 par une crise pétrolière. L'Algérie a dû puiser dans ses réserves de changes et dans son Fonds de régulation des recettes (FRR), pour atténuer l'impact du choc et gérer les excédents budgétaires liés aux exportations pétrolières.
Mais ce n'est pas la première fois que le président Bouteflika surprend quand il s'agit de sauvegarder le caractère social de l'Etat. Alors que tous les observateurs s'attendaient à une réduction drastique du budget et on annonçait même la fin des subventions, la loi de finances 2018 est venue rassurer les couches sociales les plus faibles et surtout taire les supputations les plus pessimistes. 1760 milliards de dinars (plus de 17 milliards de dollars) ont été alloués aux transferts sociaux, soit une augmentation de près de 8% par rapport à l'enveloppe attribuée en 2017. Une enveloppe budgétaire destinée exclusivement aux subventions des prix des produits de première nécessité, comme les céréales, le lait, le sucre, les huiles alimentaires, ainsi qu'à l'habitat et à la santé, l'accès à l'eau et l'énergie sans oublier les retraites et l'accompagnement des faibles revenus, des démunis et des handicapés. Pour le Président Bouteflika, il n'est pas question de revenir sur la politique sociale de l'Etat.
Afin de minimiser les risques et contrer la réduction des recettes pétrolières, l'Etat algérien a misé sur un nouveau modèle de croissance qui vise à préserver les équilibres financiers et diversifier l'économie du pays.
La première phase de ce programme s'étendra sur la période 2016-2019 et18 filières industrielles ont été ciblées. Pour le Président Bouteflika «ce nouveau modèle économique permettra aux comptes publics de retrouver un équilibre à court terme, notamment sur la période 2020-2030, contribuant à la croissance du PIB hors hydrocarbures, qui devrait progresser de 6,5% en moyenne». Le président de la République a expliqué que cette initiative repose sur des principes simples comme la solidarité, la justice sociale, l'efficacité des dépenses publiques et le renforcement du rôle du secteur privé dans l'économie nationale.





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