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La destruction du littoral inquiète au sommet de l'Etat



Des commissions d'enquête ont été instituées afin d'effectuer des vérifications sur des transactions supposées douteuses portant sur des terrains faisant partie intégrante du domaine maritime, dans des zones telles que la Caroube, Toche, Belvédère et Aïn Achir.Longtemps occultée par les pouvoirs publics, la question de la protection du littoral de la ville d'Annaba est aujourd'hui au centre de toutes les préoccupations, notamment depuis que l'Union des associations de quartier de la wilaya de Annaba (UAQWA) a entrepris de dénoncer la spoliation et l'urbanisation débridée du domaine maritime. Les ministères du Tourisme, des Finances et leurs directions respectives au niveau de la wilaya d'Annaba sont, en effet, sur le pied de guerre depuis qu'ils ont été destinataires du rapport alarmant qu'a dressé l'UAQWA sur la spoliation systématique, dont a fait et fait toujours l'objet la corniche annabie.
Dans cet écrit, les citoyens en colère signalent la dégradation inexorable du littoral et dénoncent l'inexistence d'un programme de protection et de gestion de ces espaces de plus en plus convoités par des porteurs de projets peu soucieux d'environnement, d'écologie et de développement durable. "La bande littorale de la corniche de Annaba attire particulièrement les investisseurs qui veulent tous y construire des établissements touristiques, hôtels et autres, alors que la wilaya a délimité et mis à disposition des promoteurs diverse zones d'expansion touristique à Oued Baqrat, Chetaibi et Ras El-Hamra.
La commission nationale spécialisée dans l'approbation des plans des projets hôteliers et touristiques, qui siège au niveau du ministère du Tourisme est heureusement là pour contrôler, filtrer et éventuellement rejeter tous les projets touristiques que l'on souhaite asseoir hors des ZET. Mais il est arrivé que cet organe ait donné son accord de principe à des projets qui ont été ensuite rejetés, pour une raison ou une autre, par la direction des travaux publics, en sa qualité de membre du conseil consultatif, par exemple.
Ne serait-il pas plus judicieux que cette instance ministérielle travaille en coordination avec les responsables locaux pour éviter tout désagrément", suggère l'un des signataires du rapport. En tout état de cause, nous apprenons que des commissions d'enquête ont été instituées par les ministères cités, ainsi que par la wilaya de Annaba, afin d'effectuer des vérifications sur des transactions supposées douteuses portant sur des terrains faisant partie intégrante du domaine maritime, dans des zones telles que la Caroube, Toche, Belvédère et Aïn Achir. Des zones protégées, où la construction est formellement interdite au regard des dispositions du décret n°76-63 du 25 mars 1976 relatif à l'institution du livre foncier et délimité dans l'arrêté 2117 du 23 septembre 2018, protégeant le domaine maritime de Sidi Salem jusqu'à Chetaïbi, rappelle cette communauté d'associations.
En réponse à la mise en grade de la société civile de la wilaya de Annaba, le ministère des Finances a déjà pris des dispositions en instruisant la direction des impôts de Annaba, lui demandant de procéder à une vérification approfondie de toutes les transactions effectuées entre les propriétaires terriens et des pseudo-promoteurs qui se sont rués sur cette partie du littoral. À ce propos, les membres de l'association signalent que des propriétaires terriens installés sur la corniche de Annaba ont cédé tout ou partie de leurs biens immobiliers à des promoteurs, qui ont tenté de leur côté de flouer le fisc en minimisant les prix d'acquisition dans leurs déclarations aux impôts.

A. Allia
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