Algérie - A la une


La dernière valse
«Il y aura toujours des gens pour faire leurs courses au milieu des bombes, valser tandis que le Titanic s'enfonce, faire l'amour pendant que le Vésuve entre en éruption» (Le passager récalcitrant) de Michiel HeynsUne entreprise prospère est avant tout une entreprise stable. La stabilité, autant que la compétence, est une condition nécessaire au développement harmonieux d'une société. On nous annonçait une fin de mois sacré chaude avec des séries de mesures qui vont donner une image encore pas assez nette des luttes sourdes et sournoises qui se trament dans le landernau politique et qui auront une répercussion certaine sur l'économique et le social. Déjà, Mouloud Hamrouche, son bâton de pèlerin à la main avait parcouru tous les forums autorisés pour avertir ceux qui veulent bien l'écouter que les principaux rouages de l'administration étaient infectés du virus des milieux d'affaires et que la situation était très grave, mais non irréversible.Louisa Hanoune a été plus précise en désignant Sonatrach comme cible prochaine d'un changement capital. Ce qui fut annoncé par notre Cassandre nationale, se réalisa. Le changement à la tête d'une entreprise aussi importante que l'est «le poumon de l'économie nationale», provoquera, à coup sûr, des commentaires en proportion avec l'importance de cette entreprise qui est le «Graal» de tous ceux qui se disputent le pouvoir. Cependant, il ne faut pas perdre de vue que le chef de l'Etat, investi de la légitimité des urnes et des pouvoirs que lui confère la Constitution a le pouvoir de changer et de démettre ses collaborateurs quand il le juge nécessaire. Il y a quelques années déjà, une lutte sans merci opposa ceux qui avaient soumis le projet criminel de vendre la «vache des orphelins» et ceux qui défendaient le dernier pré carré de la souveraineté nationale, comparant ce bradage à un véritable hold-up. Ce fut la sagesse qui l'emporta: la décision du chef de l'Etat de renvoyer à ses chères études Chakib Khelil reflétait l'état général de l'opinion publique qui voyait d'un mauvais oeil un secteur aussi important, pourvoyeur de la quasi-totalité des rentrées en devises, tomber entre les griffes des charognards qui restent toujours à l'affût des opportunités qui leur permettraient de se partager les derniers oripeaux du secteur public. Cependant, un changement aussi important, même s'il est accompagné du fameux «est appelé à d'autres fonctions» sera loin de satisfaire ceux qui ont l'habitude de lire entre les lignes pour comprendre ce qui se passe derrière ce qui n'est pas dit. D'ailleurs, les médias de la sphère privée ne s'empêcheront pas, non seulement de comparer les profils des anciens responsables dont la gestion est auréolée d'un doute certain avec ceux des cadres limogés récemment, mais aussi de spéculer sur les sujets brûlants qui peuvent briser une union jusqu'ici prétendue harmonieuse.Les contrats en discussion, le gaz de schiste et les perspectives tracées pour l'entreprise sont autant de pommes de discorde qui peuvent engendrer un divorce sans appel. Mais l'esprit rationnel qui cherche à distinguer entre le principal et l'accessoire devra avant tout comparer les systèmes de gestion qui ont prévalu au sommet de cette entreprise. Or, dans un système rationnel qui ose conjuguer patriotisme et efficacité, il y a un critère qui ne peut passer sous silence. La comparaison des derniers bilans accompagnés du contexte international qui a une importance non négligeable est le seul paramètre indiscutable sur lequel un esprit cartésien peut se fonder sur la justesse de la décision qui est tombée au lendemain de «Leïlat el Qadr».


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