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La déprédation politique (II)



La déprédation politique (II)
Vis-à-vis de l'Union européenne, la tactique est, bien entendu, différente. La mise au pas, réalisée depuis longtemps, rend superflue toute tentative de déstabilisation.Les gouvernements des Etats membres s'accommodent de leur souveraineté purement virtuelle et de leur statut de vassaux, les plus grands d'entre eux (France, Grande-Bretagne, Allemagne) étant affectés à la «surveillance» d'un secteur géographique déterminé de ce qui est en passe de devenir l'Empire global. «Progressivement, l'Etat s'est dissous dans la réalité de la globalisation. Le président, quel qu'il soit, n'est que l'incarnation de cette dissolution.» Jacques Attali - mars 2008. De Dublin à Sofia et de Lisbonne à Helsinki, il n'est nullement nécessaire de combattre les Etats nationaux de l'extérieur : Bruxelles s'en charge en pratiquant la «dessouverainisation» à outrance. On a pu voir, à l'occasion du référendum européen de mai 2005, que deux tiers des lois nationales dans les pays de l'UE résultent déjà de l'application automatique de décisions européennes. Dans quelques années, les parlements nationaux auront disparu ou auront été relégués au rang de conseils régionaux. Les régions, elles, ont le vent en poupe. Alors qu'à l'origine, dans les années 1960, la reconnaissance des spécificités locales n'affaiblissait pas les Etats nationaux, elle a aujourd'hui pour fonction de faire éclater ces derniers. L'UE des 27 Etats deviendra plus vite qu'on ne le croit l'Europe des 650 régions.* La régionalisation forcenée par le haut produira le même résultat que le morcellement d'Etats véritablement multinationaux (URSS, Yougoslavie, Tchécoslovaquie). Dans un cas comme dans l'autre, l'Etat souverain disparaît pour faire place à un conglomérat impuissant d'entités économiquement et politiquement non-viables. (Elles n'ont pas à être viables puisqu'elles se fondent dans un grand magma mondialiste). L'Etat national ou multinational, qui constitue depuis des siècles la référence normale des humains, est devenu l'ennemi à abattre. On assiste, impuissant, à l'élimination progressive de toute forme de sentiment national, à l'exception de manifestations marginales sans réelle importance ou dont le sens profond a sombré dans l'oubli : drapeau, hymne...chauvinisme sportif... «Dans un monde dissous par la globalisation, le nationalisme n'est plus que du folklore» (Wiglaf Droste - journaliste allemand). A propos du nationalisme footballistique, le sociologue Alain Soral dit, en juin 2008 : «Le nationalisme est interdit partout, sauf dans le sport. L'Etat-nation fonctionne totalement au moment des compétitions sportives. C'est pour cette raison que le foot continue à reposer sur des nations - contrairement au cyclisme, où c'est Vivagel contre Tampax, et là ça ne marche pas, le cyclisme est d'ailleurs en train d'en crever. Sans nationalisme, le foot ne serait qu'un spectacle de seconde zone, moins rentable sur le plan publicitaire... Donc que voit-on ' Là où on n'a pas attaqué le nationalisme, tout est encore en place. Le sentiment d'adhésion collective est toujours au rendez-vous. Ce qui semble indiquer que le travail de démolition nous cache peut-être une continuité. Est-ce un espoir de renaissance ou un résidu ' Difficile à dire...» (A suivre)


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