Algérie

La démocratie participative même en agriculture




Les programmes de développement du monde rural depuis l'indépendance de l'Algérie se suivent et se ressemblent mais ne semblent pas cependant freiner «l'exode» de populations entières vers la ville, à la recherche d'une vie meilleure. Malgré l'amélioration de la situation sécuritaire dans les villages et «zones enclavées» à travers le pays, force est de constater que nombre de citoyens préfèrent plutôt aller tenter leur chance ailleurs... dans la ville. Invité du forum de l'ENTV, samedi soir, le ministre délégué chargé du Développement rural Rachid Benaïssa a défendu le nouveau programme, «le renouveau rural» qui s'étale de 2007 à 2013 et qui est destiné, soutient le ministre, à «donner un sens au monde rural». Le nouveau programme s'articule en fait autour de projets de proximité de développement rural intégré (PPDRI) couvrant la réalisation d'ouvrages à usage individuel soutenus par des fonds publics, du moins en théorie si on prend en compte la bureaucratie qui a encore de beaux jours dans notre pays, sans oublier les difficultés rencontrées pour contracter les crédits bancaires nécessaires pour le lancement d'un quelconque projet. A ce sujet, le ministre délégué a assuré qu'un système informatisé d'information national est mis en place pour assurer le suivi et l'évaluation des différents projets de proximité et ce, dans le but, affirme-t-il, de garantir une plus grande transparence dans la mise en oeuvre de la nouvelle politique de renouveau rural. Bref, Rachid Benaïssa qui semble mettre beaucoup d'espoirs dans ce programme, a affirmé que l'objectif est «d'offrir au monde rural un même niveau de vie que celui des citadins». Ainsi, le gouvernement a consenti près de 20 milliards de dollars durant les trois prochaines années pour le financement des projets de proximité inscrits dans le cadre de la stratégie nationale du «renouveau rural», a indiqué le ministre délégué en soulignant que quelque 3.970 projets de proximité sont inscrits dans ce budget. L'invité du forum hebdomadaire de l'ENTV qui précisera que 765 projets sont en cours de réalisation, a fait savoir que 3 milliards de dollars sont déjà engagés dans ce cadre. Aussi, 43 wilayas ont adhéré à cette nouvelle politique dont les objectifs, poursuit-il, sont, entre autres, «la modernisation des espaces ruraux», «la répartition des activités économiques dans le monde rural» ainsi que «la protection et la valorisation du patrimoine rural matériel et immatériel». Il soulignera également que pas moins de 3.900 associations ont adhéré à la démarche de son département, par l'organisation de campagnes de sensibilisation et d'information dans le milieu rural. L'originalité de ce programme, note-t-on, c'est qu'un projet peut directement être initié par les populations rurales concernées à la condition d'être organisé dans des «cellules d'animation rurales et communales». Ces cellules sont impliquées dans toutes les étapes du projet. «Cette démarche ascendante et participative permet de mieux mobiliser et rationaliser les ressources et les moyens des différents acteurs aux fins de mutualisation des efforts et de mise en synergie des programmes et actions publics et privés», souligne-t-on par ailleurs. Cette nouvelle orientation est qualifiée par le ministre délégué chargé du Développement rural de «démocratie participative» pour ce qu'elle implique directement le citoyen dans la réalisation de son projet et du coup la prise en charge de sa destinée. Il faut savoir que la population rurale représente 40,5% de la population totale de l'Algérie, soit 13.800.000 habitants. Sur 1.541 communes recensées, 979 relèvent de territoires ruraux, a indiqué Rachid Benaïssa qui notera qu'en réalité «il n'existe pas de communes riches et d'autres pauvres». Est-ce que le ministre délégué a-t-il réellement les «moyens de sa politique» pour mener à terme un programme, qualifié de «très ambitieux» par certains observateurs du secteur ? Là-dessus, même Rachid Benaïssa, que l'on présente comme la véritable «cheville ouvrière» du ministère de l'Agriculture, n'a pas pu répondre quand la question a été soulevée lors du débat avec les journalistes.
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