Algérie - Revue de Presse


L?Etat rue dans les brancards et déterre la hache de guerre. Il semble décidé à guerroyer contre la prévarication et la mise en coupe réglée d?un patrimoine foncier qui n?en finit plus de rétrécir sous les coups de boutoir d?une spéculation intolérable. Salutaire réaction contre le laxisme, les fuites en avant et la démission. Alger se « bunkerise ». La marée noire l?a submergé depuis bien longtemps. Le béton impose sa loi d?airain. Les statistiques sont éloquentes et édifiantes. Ce désir jamais apaisé à vouloir tout cimenter, a fait tache d?huile et des émules, en dépit de la réglementation, voire du simple bon sens. L?affaire a provoqué trop de bruit dans le landerneau, fait jaser les chaumières et les salons. Mais on avait l?impression que ce péril ne dérangeait personne. On se soucie comme d?une guigne à propos d?un bien collectif qui part à vau-l?eau. Et, il n?y a là aucune exagération. Pour l?opinion publique, c?est franchement la soupe à la grimace. Traiter par dessous la jambe un problème aussi délicat confine presque à l?éc?urement. Quant à la réaction, mieux valait attendre la semaine des quatre jeudis, car rien ne venait ni à son jour ni à son heure. Il ne s?agit pas de retourner le couteau dans la plaie, étant entendu que le mal est consommé. Les terres agricoles dépecées comme une bête que l?on immole sur l?autel de la malhonnêteté. Mais ce qui intrigue encore plus, c?est cette facilité étrange à se jouer des lois, à les fouler au pied, à les violer avec une aisance superbe. Les gages, les garanties que l?Etat reçoit, ne sont que des serments puérils parce que la lame a trop usé le fourreau. Ce sera même une victoire à la Pyrrhus, au cas où les pouvoirs publics parviennent à remettre de l?ordre. Et ce n?est pas un moindre mal.



Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)