Algérie - A la une

La culture des à-peu-près




Le chiffre aurait pu nous donner le tournis si nous ne savions pas déjà que la scène commerciale algérienne était déréglée par un infantilisme criard marqué par un suivisme affligeant.Près de 300.000 registres de commerce ont été ces derniers temps annihilés par leurs bénéficiaires, selon l'Association nationale des commerçants. Les raisons n'ont aucune empreinte d'une quelconque manifestation de mauvaise humeur, mais elles résident dans une compréhension trop plate et aléatoire sur ce que doit être le commerce. Le génie limité des commerçants, faute de mieux, est quand ils ont une tirelire à casser, s'impliquent avec une naïveté débordante dans des modes de négoce dérisoires pour se rendre compte ensuite qu'acheter et vendre n'est pas une sinécure.
On a eu la vague des KMS installés à chaque coin de rue, culbutés par l'arrivée du téléphone mobile, celle des cybercafés contrariés par la généralisation de l'Internet, puis celle spectaculaire des cosmétiques. Les ressacs sont à la mesure du manque de savoir-faire et de l'absence de compétence à faire valoir pour pouvoir glaner de quoi vivre. Les lots phénoménaux des cassures de bras sont allés amplifier la populiste littérature de l'emploi des jeunes avec sa stérilité avérée pour mettre à nu la colossale faille nationale au c?ur du problème de la formation.
Parents pauvres, la prospective et l'anticipation dans ce domaine comme dans les autres sont sans conteste un signe évident du sous-développement. On n'initie pas la mise en place d'une supérette quand la vente par internet imprime irrémédiablement une contrainte forcée. C'est l'esprit déglingué par la débonnaireté ancrée qui veut que l'on garde comme axiome l'érection d'un complexe pour la fabrication de tourne-disques jerricanes au moment où la bourrasque des disques compacts est annoncée à grands cris.
Ce vilain esprit orienté vers une fausse facilité est à mettre au compte d'une gouvernance irréfléchie qui privilégie les mises en avant des à-peu-près.


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