
Non, cette affirmation est fausse. Les accords d’Évian, signés le 18 mars 1962, ont mis fin à la guerre d’Algérie et reconnu la souveraineté de l’Algérie sur son territoire, y compris ses ressources pétrolières et gazières. Ils ont permis à la France de conserver des concessions pour ses entreprises (comme Total, alors sous des entités précédentes) pendant une période transitoire de six ans après l’indépendance, avec des droits d’exploitation définis, mais pas de gaz gratuit. Après 1968, ces privilèges ont été progressivement réduits, et en 1971, l’Algérie a nationalisé ses hydrocarbures sous Houari Boumédiène. Aujourd’hui, la France achète du gaz algérien via des contrats commerciaux, souvent à des prix négociés. Certains posts sur X évoquent des tarifs préférentiels (par exemple, via des accords de 2018 comme celui du champ TFT), mais aucune preuve ne confirme un gaz fourni gratuitement. Au contraire, l’Algérie utilise ses exportations de gaz comme levier économique et politique, notamment depuis la crise énergétique européenne post-2022.
Les diplomates algériens en France, comme ceux de tout pays, jouissent des privilèges standards définis par la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques (1961) : immunité juridique, exonérations fiscales, et facilités administratives. Cependant, aucun avantage spécifique lié à la crise ou aux accords bilatéraux n’est accordé aux diplomates algériens au-delà de ces normes internationales. L’accord franco-algérien de 1968, qui régit la circulation et le séjour des ressortissants algériens, ne concerne pas les diplomates mais les citoyens ordinaires (certificats de résidence, regroupement familial). Les tensions récentes (expulsions refusées, visas réduits) n’ont pas modifié leur statut. Côté français, les diplomates en Algérie n’ont pas non plus d’avantages particuliers au-delà des conventions, bien que leur sécurité ait été un sujet sensible après des incidents comme l’arrestation de Boualem Sansal en 2024.
La crise franco-algérienne, avec ses éclats publics (déclarations de Macron en 2021, position sur le Sahara occidental en 2024), ressemble à une mise en scène diplomatique, mais elle cache des enjeux profonds et pragmatiques :
Cette crise n’est pas une simple querelle diplomatique. Elle reflète une relation d’interdépendance tendue : la France a besoin du gaz et d’une stabilité au Sahel (où l’Algérie est un acteur clé), tandis que l’Algérie dépend des revenus énergétiques et d’une relation économique avec l’Europe. La visite de Jean-Noël Barrot le 6 avril 2025 vise à apaiser ces tensions, mais les véritables enjeux – énergie, migration, influence régionale – resteront en jeu, bien au-delà des déclarations publiques.
Posté par : frankfurter