Algérie - A la une

"La création doit s'inspirer de la question identitaire"



Ignoré ici et auréolé sous d'autres cieux où l'art roule sur le même essieu que d'autres secteurs d'activités, l'artiste-peintre languit d'une hypothétique distinction. Et lorsqu'il y a de l'accessit, l'honneur émane d'outre-mer. Est-ce à dire que l'art pictural n'est digne d'intérêt qu'au-delà de nos frontières' Apparemment oui ! S'il en est des preuves, celles-ci s'illustrent avec les invitations de nos artistes-peintres, dont celle d'Amor Idriss Lamine Dokman au pays de Confucius.Liberté : Vous débarquez de Hong Kong où vous avez été l'invité de la 11e session de la rencontre "Insight of China", voulez-vous peindre pour nos lecteurs votre sélection en terre de Chine '
Amor Idriss Lamine Dokman: C'est la qualité de mon travail qui a motivé le choix de l'ambassade de la République populaire de Chine à Alger, et ce, avec l'aval de leur ministère de la Culture et du Tourisme qui a réuni l'élite de l'art arabe durant 17 jours soit du 25 au juillet au 10 août. L'objectif est de lire dans le talent de l'artiste et de prélever ce qu'il y a de meilleur en lui en matière de savoir-faire. Autre but, la 11e session de la rencontre "Insight of China" a pour unique option de placer l'action culturelle au même niveau que l'économie et la politique. D'où l'analyse de l'artiste pour faire toute la lumière autour de ce qu'il doit à sa société, notamment la création qui se doit d'être inspirée de la question identitaire afin de favoriser l'essor social de son pays. Outre cela, notre séjour consistait à aller au-devant de l'autre à l'aide d'excursion aux musées et vers les lieux d'histoire pour y lire l'âme chinoise de Hong Kong, Macao, Shenzhen et Guangzhou.
Au-delà de l'exploit d'avoir côtoyé l'élite picturale arabe, qu'avez-vous retenu de cette rencontre d'audience mondiale et qui tarde à s'organiser chez nous '
Au-delà de l'échange didactique, j'ai vécu une aventure humaine où l'ouverture d'esprit a suppléé le superflu de ce que l'artiste-peintre endure en Algérie, à savoir qu'il doit s'effacer face au rond-de-cuir et à sa lourdeur bureaucratique. Et dire qu'il y a tant à gagner à organiser de similaires rencontres chez-nous pour permettre à l'artiste de s'épanouir et de vivre pleinement de son art! En ce sens, l'objectif de la chose est double, puisqu'à l'idée d'inviter l'autre, s'ajoute aussi l'option de valoriser notre patrimoine à l'instar du dernier Salon d'automne où il y avait place pour tous les artistes. Donc, et pour peu qu'il y ai du sponsoring, la faisabilité de la chose est à notre portée.
Un mot pour la fin '
Il n'y avait que moi en Chine pour représenter l'Algérie et c'est triste. À ce propos, j'ai mal pour mon pays et surtout pour mes camarades artistes, surtout quand je vois ce que les Chinois font pour leur nation au plan de l'art. À ce sujet, je nourris l'ardent espoir que ceux qui ont en charge la chose culturelle, daignent en ouvrir la porte aux artistes car ce ne sont ni les idées ni les hommes qui manquent.
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