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La couleur de l'espérance !



La couleur de l'espérance !
Personne ne veut, vraiment, quitter cet âge éphémère de la jeunesse ni s'exiler des splendeurs magnifiques de son printemps, ses sentiers jonchés de fleurs et de rameaux, ses promesses de félicité et de longévité, ses moments d'énergie, de dynamisme et de rêves. En effet, seul le rêve peut nous entraîner sur les terres rassurantes et paisibles de l'amour. Car il nous fait oublier par ses vagues ondulantes, ses jouissances fiévreuses et ses valses mélodieuses, l'âcre odeur du temps, poudreuse et noire. Il nous endort comme si l'on est dans un hamac, bercés par des vertiges langoureux. Il nous réjouit, à la dérobée. Loin des intrus, loin des médisances des jaloux, loin des regards curieux. Loin de l'hypocrisie et de la méchanceté du commun des mortels aussi. Le rêve est une échappatoire à la réalité, un jardin intime où les émotions enfouies au plus profond de nous-mêmes se mettent à nu face au miroir du sommeil, où le bonheur est marié au silence, où le passé et le futur sont comme conjugués au présent immortel, où la vie semble douce à respirer, instants enivrants qui voltigent sur les rivages duvetés de l'espérance. Mais combien est beau ce refrain de l'espérance ! Combien il est d'une incroyable finesse. Un solfège à lui seul où les notes se succèdent sous les échos de la musique du temps. Une mèche d'enthousiasme que chacun de nous, rallume sans cesse, à l'intérieur de lui-même comme une petite flamme à même de ranimer les cendres éteintes du rêve. Une verdure. Une vitalité. Une lumière. Aura-t-on tort si l'on affirme alors que l'espérance est ce souffle de longue haleine qui nous épargne le gouffre de la douleur, des malheurs et du deuil ' Qui tire par les ficelles l'esprit de ce désir de reprendre en main son propre soi ' Qui pousse à avancer et à croire, malgré tout, en son avenir, son destin' Qui est la propre destinée de l'existence elle-même ' En réalité, c'est lorsqu'on cherche, dans un moment de déprime ou de faiblesse, nos forces et la volonté tapies au fond d'un trou creusé au milieu de nulle part que l'on se rend compte qu'il y a cette magie enchanteresse de l'espérance. Une force positive qui s'élance dans toutes les directions de l'âme pour la secouer, l'éveiller, l'animer et surtout la réveiller à ses sensations, à la tendresse de la couleur des étoiles, à l'univers plongé dans sa vaste galaxie, à la vie authentique dépourvue d'artifices et de malices. Une force dont la vitesse d'amour, si l'on ose dire, n'a plus de répit et devance, dans un espace souvent limité toutes les autres, c'est-à-dire, la peur de l'échec, les contretemps, les remords, les chagrins, les tristesses, les déceptions, etc. Bref, sans sa constante présence, il n'est plus possible de continuer à vivre. Avec l'espérance, écrit le romancier argentin Jorge Luis Borges (1899-1926), « tu apprendras que le temps ne peut revenir en arrière. Tu dois cultiver ton propre jardin et décorer ton âme au lieu d'attendre que les autres te portent des fleurs ». Ainsi, les chemins vers le lendemain, aussi sinueux soient-ils, se précisent et se défrichent d'eux-mêmes d'autant que, devant « cette lumière d'espérer », il n'y aura guère de place ni aux ombres de la nuit ni au néant de l'existence !
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