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La coqueluche du football algérien



Ali Bencheikh est né le 9 novembre 1955 à Sétif, dans une région où l'on respire le football. Par contre, il a grandi à Alger dans un milieu footballistique où l'on apprend à taper dans un ballon dans la rue. C'est un milieu de terrain solidement campé sur des jambes puissantes, doté d'un souffle inépuisable.«Allilou» comme aime à l'appeler ses fans, un petit nom qui par la force du temps est devenu le cri de guerre des 40 000 spectateurs du Mouloudia, club d'Alger, qui n'avaient de yeux que pour lui, malgré les nombreuses vedettes du football algérien en l'occurrence les Bachi, Bachta, Mahiouz, Bouiche et autres. Ali Bencheikh s'est imposé très vite au sein de cette association du MCA où ne joue pas qui veut. C'est un footballeur doué techniquement qui avait un péché mignon, le dribble, eh quel dribble. Allilou aimait cela, il adorait produire du spectacle, il éprouvait du plaisir en réalisant majestueusement des petits ponts à ses adversaires, et parfois, il abusait par des dribbles de trop mais cela n'empêche qu'il savait couvrir et protéger sa balle. Il aurait été sans pareil dans l'entrejeu, mais comme il aime bien son public, alors il lui arrivait pour le spectacle de sombrer dans l'antijeu à onze, un jeu individuel. Au sein du MC Alger, il devint la «Fourmi» du doyen des clubs algériens avec lequel il a fait l'essentiel de sa carrière de footballeur, il apporta sa sobriété dans l'entrejeu. Ali Bencheikh incarnait à son époque l'idole des jeunes, la vedette, la star, l'icône que souhaitait devenir chaque jeune algérien. Allilou était la coqueluche de Soustara et même de toute l'Algérie entière. A 21 ans, le coach Rachid Mekhloufi lui confie la responsabilité de l'entrejeu au sein de l'Equipe nationale algérienne. Un pari lourd de conséquence, mais qui sera à l'avantage de Mekhloufi qui fait de lui un footballeur très collectif et pour cela, il est arrivé à écarter le grand Ali Fergani et puis la concurrence dans l'entrejeu a longuement été très forte. Au sein du MCA, Ali Bencheikh était l'animateur, le réalisateur, le chef d'orchestre. Il symbolisait aussi la volonté pour cette formation qui avait fait trembler de grandes équipes des plus huppées à l'image de l'USM Alger, la JS Kabylie, la JSM Tiaret, l'USM Annaba, le MC Oran, le NA Hussein-Dey, l'USM Bel-Abbès, la JSM Skikda, l'Escadron noir de Guelma et autres formations. Au Mondial espagnol, Allilou figure parmi les 22 joueurs sélectionnés mais sans pour autant être aligné. Ce sera pour lui, une grosse déception, un mal profond qu'il porte dans son c?ur, un mal qu'il essaie de camoufler en donnant le meilleur de lui-même. D'ailleurs la preuve, il n'a jamais voulu divulguer le problème même en étant consultant dans une chaîne sportive. Ali Bencheikh a porté le maillot national plus de 63 fois. Il a marqué avec les Verts, cinq buts. Il fut sélectionné alors qu'il n'avait que 21 ans, à Alger, en date du premier novembre 1976 (fête du déclenchement de la révolution algérienne) pour affronter la Libye avec pour entraîneur Mekhloufi. Sa dernière rencontre internationale s'était déroulée en date du 1er mai 1985 (fête des travailleurs) contre la Tunisie avec pour entraîneur le Duo Saâdane-Mokdadi et quelle coïncidence, il débute sa carrière internationale par un évènement historique et la termine par une fête nationale mondiale. Ali Bencheikh a participé à diverses rencontres et tournois amicaux, aux éliminatoires de coupe du monde, aux éliminatoires des Jeux olympiques, aux Jeux méditerranéens, des Jeux africains et autres. Allilou était un artiste balle au pied, cependant malgré son âge, il en garde quelques restes lorsqu'il joue avec les vétérans lors des jubilés ou les hommages pour les anciens coéquipiers ou adversaires. Ali Bencheikh est actuellement consultant dans une chaîne sportive. Il ne mâche pas ses mots pour dire des vérités qui parfois blessent certains, mais c'est une façon à lui de continuer de dribbler ses adversaires mais cette fois, pas avec un ballon dans le terrain mais par ses opinions qui sont parfois justes et précises. Il dit tout haut ce que beaucoup pense très bas. Il ne mâche pas ses mots, devenant par là, la coqueluche de la télévision algérienne privée. A sa façon de parler, on sent chez lui beaucoup de remords, et il n'a jamais hésité à pointer du doigt les magouilleurs du football algérien. Il a toujours dénoncé que les gens qui gèrent notre football et qui n'ont aucune connaissance approfondie dans le domaine. Ali Bencheikh était la pièce maîtresse du tout Mouloudia club d'Alger en sa qualité de footballeur, mais qui aurait pu penser qu'il deviendrait un consultant compétent dont les analyses footballistiques sont bien perçues par le grand public. Il est le «number one» de la chaîne télévisée El Heddaf. Il est devenu un personnage qui ne cache pas ses mots. Il a du flair quand il s'agit de reconnaître tel ou tel bon joueur à l'image des Atal, Benkhemassa, Abdellaoui, Boudaoui, et autres. Des joueurs qu'il a défendus bec et ongles, d'ailleurs la preuve, par moment il arrive à dribbler le commentateur télé.


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