La coopération algéro-espagnole en deçà des attentes

Le Forum économique algéro-espagnol, organisé hier à Alger, a été l'occasion pour les deux parties de réitérer leur volonté d'ouvrir les portes de l'investissement dans les deux pays. Ainsi, pour le secrétaire général du ministère du Développement industriel, El Hadi Makboul, l'engagement de l'Espagne en Algérie a connu une augmentation substantielle durant les trois dernières années, avec 15,5 milliards de dinars d'échanges commerciaux en 2013 contre 8,5 milliards trois ans auparavant. Ces chiffres illustrent, aux yeux de Makboul, l'exemplarité de la coopération entre les deux pays, notamment dans les secteurs de l'énergie, des transports, de l'habitat, des travaux publics et des ressources en eau. Cette coopération a été également rehaussée par la concrétisation de 7 opérations de partenariats durant l'année 2013, lesquelles ont bénéficié du soutien de l'Etat.Le montant de ces partenariats, en cours de réalisation est évalué à 3 milliards de dinars et ils sont orientés, selon le même responsable, vers la fabrication de véhicules industriels et de travaux publics, la fabrication des matériaux de construction, et le développement des activités de récupération et de recyclage de déchets. M. Makboul affirmera que l'ensemble des protocoles d'accords et des business plans ont été finalisés avec l'élaboration de pactes d'actionnaires et la préparation de la mise en production de leurs produits. Selon les chiffres fournis par M. Makboul, le nombre d'entreprises espagnoles a atteint 269 à fin avril 2014, contre 154 entreprises en 2011. Des chiffres qui démontrent, selon le même responsable, que «le partenariat industriel entre les deux parties n'a pas encore atteint le niveau d'excellence des relations politiques». Les investissements sont concentrés en effet dans les services et le commerce et une nette évolution pour les secteurs de la production industrielle et du Btph.La rencontre, qui s'est déroulée en présence du ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Mohamed Amine Hadj Saïd, et du ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Garcia-Margallo, a permis à une soixantaine d'entreprises espagnoles de nouer des contacts avec leurs homologues algériennes dans le cadre d'un espace B to B aménagé à l'occasion. Du côté espagnol, le ministre des AE a fait part également des réticences des PME espagnoles à investir en raison de la règle 51/49. Interrogé sur cette question lors d'un point de presse, le ministre a estimé que la règle est perçue comme étant un blocage pour les PME. Il a également évoqué la coopération sécuritaire et énergétique entre les deux pays. Sur ce dernier point, le ministre a déclaré que l'Espagne détient actuellement un excédent de 50% de gaz, mais, en raison de la crise ukrainienne, les ministres de l'Energie de l'UE vont se réunir prochainement pour prendre des décisions sur la possibilité d'importer cette énergie de l'Afrique du Nord. Un intérêt particulier sera également accordé à la Politique européenne de voisinage (PEV) avec la rive Sud de la Méditerranée, promet le MAE espagnol.S. B.