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La communication par le silence



La communication par le silence
"Le président français cherche à exploiter un drame pour des raisons politiques internes. Il agit comme si l'Algérie n'existe pas", déplore une source gouvernementale.L'option pour l'anonymat prise par "une source gouvernementale" qu'on peut constater dans ce passage d'un article illustre, à lui seul, l'indigence de la communication officielle. Car, enfin, Hollande n'a empêché personne de communiquer. Pour peu que quelqu'un ait quelque chose à dire et ait le courage et la volonté de le dire. Sinon, ce n'est parce qu'on se tait à Alger, que l'on devrait se taire à Paris.Et il n'y a pas que le président qui, en France, se démène. À ce propos, les déclarations faites à la presse, vendredi dernier, par les trois ministres français des Affaires étrangères, de la Défense et des Transports, furent perçues par les professionnels comme un exercice exemplaire de pleine transparence. Quand, presque au même moment, en Algérie, le ministre de la Communication, qui participait à un point de presse avec d'autres membres du gouvernement, se préoccupait de nous mettre en garde. "Tant que les conclusions de l'enquête ne sont pas connues, il faudrait que la presse évite toute spéculation qui pourrait induire une inexactitude et des débordements sur le plan de la communication", nous prévenait-il.Ici, l'on se préoccupe tant d'indiquer à la presse ce qu'elle ne doit pas dire et ce qu'elle pourrait dire, que l'on en oublie de lui dire ce qu'elle doit dire ! La France n'a pas de ministère de la Communication, mais elle communique... même un peu trop, au goût de notre "source gouvernementale".Si nos responsables ne communiquent pas, ce n'est pas faute de parler. Si ! On communique... Mais comme il faut en référer d'abord à l'autorité réelle et faute de définir à temps le message que l'on veut diffuser, cela oblige, parfois, à un long temps de rétention avant de statuer sur le discours à servir. Et là, l'on se bousculera pour nous restituer le discours sur lequel le pouvoir aura enfin statué ! Jeudi, avant dix-neuf heures, il n'y avait toujours pas de ministre pour donner l'information officielle ; vendredi, ils se présentaient par groupes à la tribune ; samedi, on se rappelait que l'on avait été "les premiers" à connaître la zone du crash de l'avion.Le ministre des Transports est, de ce point de vue, un cas exemplaire d'opportunisme communicationnel. Son activisme entièrement voué à sa promotion politique, et accessoirement à la promotion du régime auquel il est associé, il confond parti, ministère, cellule de crise et... tribune de campagne. Croyant éblouir les journalistes et à travers eux l'opinion populaire, il est atteint d'une irréfrénable attirance pour le micro et la caméra. À tel point que le P-DG d'Air Algérie, après tout premier responsable des effets de l'activité de sa compagnie, ne s'est pas exprimé sur ce dramatique accident. Peut-être même, qu'il en a été empêché !La prolixité de Hollande et de son gouvernement nous aura au moins permis de nous informer sur une tragédie qui nous touche autant qui le touche. Nous avons choisi un régime de censure, de rétention et de silence. Alors, pour l'information, on fait comme pour tout le reste ; on vient la chercher chez vous !M. H.musthammouche@yahoo.frNomAdresse email


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