Algérie

La commune comme nouvelle perspective socioéconomique



La commune est certainement aujourd'hui une des tâches prioritaires dans un contexte de transition où il est annoncé un nouveau découpage administratif dans le plan d'action du nouveau gouvernement de M. Sellal. C'est un pas important dans la bonne gouvernance du pays, car on ne gouverne efficacement que de très près notamment, désengager les pouvoirs publics ou les walis d'une forte concentration des pouvoirs et pour plus de maîtrise et d'efficacité dans la gestion territoriale sachant que l'Algérie reste un territoire et un marché vastes dans le continent africain.En effet, seul un développement économique qui nous impose les mutations technologiques et les connaissances est susceptible d'asseoir le progrès social et de préserver la paix sociale. Dans cette perspective assumer un mandat d'élu pour gouverner une commune, est désormais à hisser au rang de priorité. C'est notamment, en premier lieu, de construire un vrai programme pertinent et réaliste ayant pour base économie et société, le maillon fort pour améliorer le cadre et les conditions de vie des populations sur les plans du pouvoir d'achat et de l'emploi, et ce, en rupture avec le système rentier. Ce qui va attester bien de la bonne santé de nos partis politiques dans le processus démocratique et la vie socio-économique. Car la politique et l'économie sont étroitement liées par une force unie pour assurer le développement économique et le progrès social, ou du moins d'une bonne approche pour orienter et valoriserles potentialités des communes pour l'avenir du pays au moment où l'Algérie qui aspire à prendre une place dans l'OMC dès ce quinquennat. En ce sens, nos APC restent relativement marginales, elles ne sont pas seulement un lieu où on prend des décisions d'ordre administratif, régler les problèmes du quotidien des citoyens en matière d'état civil et de constitution de dossiers administratifs. C'est aussi et surtout, une mission soumise à l'obligation de résultats dans le fonctionnement et la bonne gestion des ressources qui créent la richesse et le développement des politiques publiques pour une meilleure prise en charge des préoccupations et des besoins sociaux des populations sont à prendre en charge sérieusement aux fins de stabilisation socio-économique. Oui, l'Etat dépense de plus en plus au bien social et au bien être de la population des communes et continue d'intervenir en mettant en avant l'argent du pétrole et du contribuable, à savoir que les dépenses sociales et les subventions qui représentent près de 30% du PIB indirectes en occultant l'homme à valeur H, les valeurs du travail et la création des richesses. Alors que la puissance d'un pays repose nécessairement sur l'économie et les hommes/les structures et les hommes. En effet, la force d'un pays ne réside pas aujourd'hui dans l'importance des moyens financiers, mais bien plus dans l'art et la méthode dont il gère et contrôle ses ressources. Il est évident qu'on se rend compte que nos APC sont restées comme une administration manquante de management et de stratégies. Puisqu'il n'y a pas l'enjeu d'une vision d'économie politique qui peut stimuler et faire émerger une économie locale pour valoriser les ressources communales et répondre aux nouvelles exigences de la société. Notamment nos élus composés de toutes tendances politiques se contentent dans une approche politico-administrative caractérisée par une idéologie socialiste, choix du passé toujours présent, et ignorent tout de l'économie marquée par l'attitude de la mentalité beylicale (étatique). Cela pose de manière tout aussi récurrente la question de la gestion et le contrôle de la commune chère à la population à laquelle il est urgent de remédier et proposer des solutions pérennes, car leschoses sont devenues plus compliquées face à la crise de confiance entre les élus et les populations à l'origine de la pression de la rue, notamment, quand on voit la détresse des populations à travers ces émeutes causant des pertes matérielles considérables et dramatiques en vie humaine, des caves occupées à titre d'habitation, des familles abandonnées à leur triste sort faute de logis, l'accroissement de la délinquance, les immolations, haragas, vols, SDF et malades mentaux errants qu'on trouve éparpillés à travers les différents endroits de nos villes sans assistance sociale face à une grande indifférence (...). Par ailleurs, une nouvelle forme de pauvreté est apparue dans les rues de nos communes : des femmes avec leurs enfants en bas âge, des hommes jeunes et vieux mendient pour 10DA pour s'acheter des médicaments, manger... Et dans tout cela, une culture rurale s'est installée à voir le paysage de nos communes défiguré de toutes parts notamment, les problèmes d'hygiène font cruellement défauts notamment les tas d'ordures qui traînent à travers l'ensemble de nos rues, cages d'escaliers et murs servant d'urinoirs à défaut de toilettes publiques, dégradation du réseau d'assainissement, des bidonvilles foisonnent un peu partout et encerclent le tissu urbain, des constructions anarchiques sans aspects architecturaux et sans lien fonctionnel avec les normes, les règles de gestion et d'organisation propres à une commune, voire la majorité de nos villes a perdu ses valeurs historiques, urbanistiques, culturelles, architecturales, le centre-ville entièrement transformé en un grand souk de l'informel et ce même devant les édifices de l'Etat, sans parler de la marginalisation de l'élite locale, les notables, les citoyens d'honneur et enfin, la société civile en général. Une situation préoccupante où nos APC n'arrivent pas à s'assumer malgré d'importants programmes socio-économiques très solides initiés par l'Etat au profit des communes, est-ce une tâche impossible ' On peut s'interroger dès lors, le nouveau gouvernement s'achemine- t-il vers une politique de renouveau se voulant une ère nouvelle sur l'avenir du développement de l'Algérie en conformité avec les nouvelles réalités économiques et sociales face aux changements qu'imposent aujourd'hui la mondialisation et l'évolution du progrès des sociétés dans le monde. Ce changement plus ciblé n'a pu être appréhendé par nos partis politiques lors des précédentes campagnes électorales notamment sans avoir donné lieu à des approches de stratégies consacrant la mise en place d'une politique locale au centre d'une dynamique économique pour diversifier l'économie nationale, qui puisse assurer la pérennité et la bonne gestion territoriale qui plaide justement pour un Etat fort. Cela exige de préparer nos APC à ces évolutions, c'est-à-dire sortir de l'impasse de notre dépendance des hydrocarbures pour aller à la nouvelle économie, et par conséquent, ces dernières doivent s'ouvrir sur la coopération économique internationale afin qu'il y ait dans notre pays, une vraie alternative reposant fondamentalement sur une approche micro-économique. Dans cette nouvelle perspective, les APC soient tenues par l'obligation d'un cahier des charges et outillées par des règles et des critères de performances économiques à la hauteur de leur représentativité pour répondre efficacement aux préoccupations des citoyens etsans aucun doute un moyen de rentabiliser et optimiser la gestion territoriale favorable à une meilleure intégration dans le processus d'une économie diversifiée, qui vient en appui des efforts des pouvoirs publics à travers les différents plans de relances initiés par l'Etat en matière d'infrastructures de bases et d'équipements collectifs. En effet, pas moins de 286 milliards de dollars sont consacrés au plan de relance de 2010 à 2014. Il n'y a pas, à notre connaissance, une commune qui ne possède pas aujourd'hui de potentialités petites, moyennes ou grandes qu'il faut mettre au service de l'investisseur et de l'entreprise, ou encore ceux qui émargent aux dispositifs de l'Etat (ANSEJ, CNAC, ANGEM...) D'où l'impérieuse nécessité de multiplier l'organisation de rendez-vous de l'économie et de la finance au niveau local. L'APC possède une part d'initiatives, d'engagements et de responsabilités qui traduisent des réalités sociales, économiques, territoriale et humaines sur lesquelles se fondent les traditions et les valeurs des populations (travail- production- capital). D'où laquestion qui se posede savoir : l'actuelle organisation des APC répond-elle réellement aux besoins d'une population à dominante jeune et de plus en plus exigeante ' La nécessaire halte pour faire le bilan "gestion et évolution des APC qui se veut une importance majeure dans ce nouveau découpage territorial. Jusque-là, le rôle de nos élus n'est pas appréhendé comme il se doit et a souvent peu évolué, car il se trouve sur le terrain un manque à gagner important en matière decréation d'emplois, de richesses, de revenus fiscaux, de valorisation des ressources, des revenus de leur patrimoine etc. Cela doit nécessairement nous interpeller sur la manière dont fonctionnent nos APC. Car les choses n'avancent guère facilement et ne servent pas les intérêts du pays. Et le plus important encore, est que nos APC sont en train de perdre de plus en plus de leur importance sociopolitique, leur représentativité ainsi que de leur rôle dans la gestion locale, que les citoyens ont perdu confiance dans l'acte de voter, voire la majorité des citoyens ne croient plus à la représentativité des élus. Alors qu'elle devrait être l'expression réelle des préoccupations et des inquiétudes des populations. Et, faut-il le dire, quelles populations accordent beaucoup d'importance et d'intérêt à leur APC' En effet, ils n'attendentpas d'elle d'une aide socialemais, beaucoup plus un emploi, la concrétisation d'un projet, une idée, une solution,un logement, un local, le respect et la reconnaissance et ce, afin qu'ils s'insèrent tout simplement dans la vie socio-économique. C'est là, en effet, les nouveaux besoins socio-économiques des populations immédiatement perçus et ressentis susceptiblesde débloquer bien des situations de crises et de favoriser entre autres, la confiance, la solidarité et l'adhésion. Il apparaît donc important que nos élus d'une même commune soient étroitement solidaires dans la mesure où ils bénéficient de la confiance des citoyens et de la société en général. Cela dit, la relation entre les élus locaux, les citoyens et l'administration locale doit être repensée en vue d'orienter nos APC vers une meilleure gouvernance locale qui s'avère indispensable. Afin de créer une nouvelle dynamique forte qui pourrait mettre l'offre locale au centre de l'investissement productif, la mise en chantier des technologies appropriées et la capacité de bien gérer les affaires publiques de la commune au sens du progrès social et économique. Ainsi, créer des économies locales à plusieurs valeurs ajoutées et à plusieurs échelles et par voie de conséquence la restructuration du PIB du pays et promouvoir la fiscalité locale qui est loin de contribuer à l'équilibre du budget de l'Etat. En effet, il est important de rappeler d'une part, nous dépensons beaucoup d'argent dans les infrastructures, les biens d'équipements collectifs et l'amélioration des conditions de vie des populations et ce à la faveur des recettes des hydrocarbures. D'autre part, les budgets des communes sont en constante augmentation sans pour autant assurer un meilleur rendement et de plus en plus lourds pour le budget de la nation dont le seuil d'équilibre est passé sur un prix du baril du pétrole de 37dollars à 90 dollars pour atteindre 110 dollars et un déficit budgétairede 19% du PIB pour 2013 contre 28% en 2012, mais tout ça n'a pas suffit dans la mesure où pas moins de 500 milliars de dollars qui représentent environ trois fois le PIB sont consacrés aux plans de relances entre 2000 et 2014 sans être parvenu à créer un développement économique local et une croissance à deux chiffes. En effet, au cours de ces dernières années, les communes ont des difficultés financières à prendre en charge les préoccupations locales où ont vu leurs dettes en augmentation dans des proportions élevées. Effectivement, surles 1541 communes que compte le pays, 1138 sont déficitaires soit un taux de 74% , voire 63% de la population totale vivent dans les villes et près de 1000 communes classées rurales. Faut-il alors rappeler qu'il a donc fallu l'intervention de l'Etat pour leur assainissementoù près de 30 milliards de dinars avec en plus un plan d'investissement en matière d'équipements et de moyens matériels, ceci d'une part, et malgré plusieurs réalisations importantes ont été initiées par l'Etat au profit des communes qui sont les plus visibles, les infrastructures de base, équipements collectifs et d'importantes actions sociales demeurent non rentabilisées d'autre part. Il est vraiment nécessaire d'ouvrir un large débat autour de ce sujet pour mieux appréhender ce nouveau découpage territorial pour résoudre la crise multidimensionnelle à laquelle est confronté notre pays. (Suite et fin)


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