« La communauté internationale doit exercer des pressions réelles sur le Maroc »

Le Premier ministre sahraoui, Omar Taleb, a déclaré, jeudi dernier, lors de la réception d'une délégation de l'APN et de militants des droits de l'homme à Bir Lahlaou, dans les territoires libérés, que la communauté internationale doit exercer des « pressions réelles » sur le Maroc pour qu'il accélère l'application des résolutions internationales pour l'autodétermination du peuple sahraoui. Taleb a précisé que le Maroc est, en ce moment, en train de défier la communauté internationale et l'ONU par sa politique du fait accompli. « Le régime marocain met des entraves aux visites de l'envoyé spécial de l'ONU au Sahara et essaie également de lui dicter ses conditions », a-t-il précisé. Le pays du roi Mohamed VI, poursuit Taleb, est aujourd'hui « seul, affaibli » cherchant de « nouvelles alliances ». Il a tout bonnement perdu ses soutiens classiques. Les Américains ont signifié leur soutien à la mission de Denis Ross, l'envoyé onusien pour l'application du droit à l'autodétermination et à l'indépendance, et la France est en train de revoir ses positions. Le Premier ministre de la RASD a également rappelé l'ultimatum du SG de l'ONU fixé au 15 avril pour « sortir des impasses », à défaut il y aura, de la part de l'instance onusienne, une révision du processus en soumettant, dans ce sens, une résolution au Conseil de sécurité. A la délégation parlementaire algérienne venue exprimer sa solidarité avec le peuple sahraoui et participer aux festivités commémorant le 39e anniversaire de la création de son conseil national, le chef de l'exécutif sahraoui a exprimé sa satisfaction vis à vis de la « constance » et la « sincérité » des positions de l'Algérie dans son « soutien et sa solidarité avec notre peuple en lutte pour sa liberté et son indépendance ». Pour Taleb, l'Algérie est aujourd'hui « une référence » pour la stabilité de la région du Maghreb et du Sahel. D'ailleurs, il a mis en exergue les rôles de soutien et de bon voisinage dans ses relations avec la Tunisie et la Libye, « contrairement à la politique répressive du Maroc envers son voisin sahraoui », dit-il, rappelant le dernier discours belliqueux de son roi. Le peuple sahraoui est « prêt à défendre son droit à la liberté et à l'indépendance », conclut le Premier ministre sahraoui.