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La classe politique partagée Entre expectative et exigence de passation du pouvoir


La classe politique partagée Entre expectative et exigence de passation du pouvoir
Pour Soufiane Djilali, leader du parti Jil Jadid, la maladie du Président implique une «délégitimation» de fait de toute prétention à un quatrième mandat.
Le malaise dont a été victime, ce samedi, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, fait réagir diversement les partis politiques. Certaines formations ont refusé de spéculer sur la maladie du Président ou sur l'avenir du pays, se contentant de formuler des v'ux de rétablissement. Quelques partis politiques, à l'image du FFS, ont évité de répondre, alors que d'autres ont relancé la question de l'incapacité du Président à gouverner le pays.
C'est là l'avis du RCD. Athmane Mazouz, responsable au sein de ce parti, estime que l'état de santé du Président n'a cessé de décliner depuis son hospitalisation en 2005, ce qui n'est un secret pour personne. Ce parti de l'opposition est persuadé qu'aujourd'hui, l'entourage de Bouteflika ne peut plus cacher cet état de fait. Il n'a pas le choix. «Nous savons depuis longtemps que Bouteflika ne pouvait plus assumer sa mission et que le pays est géré par procuration et délégation, au mépris de toute norme de gouvernance», relève Mazouz.
Celui-ci pense que le plus inquiétant est la violation récurrente des dispositions de la loi, notamment celle portant sur l'état d'empêchement pourtant prévue par la Constitution. M. Mazouz rappelle que le RCD a appelé, il y a plusieurs années, à la destitution de Bouteflika en vertu de l'article 88 de la Constitution, et ce, en raison de son incapacité à assurer ses missions. Les Algériens, explique notre interlocuteur, se demandent comment tout un pays est en veilleuse depuis des années avec tout le discrédit occasionné aux institutions. Evoquant le quatrième mandat, le responsable du RCD estime que «Bouteflika aurait tout à perdre de songer encore à un 4e mandat».
Soufiane Djilali, leader de Jil Jadid, avant de donner ses appréciations de la situation, a tenu à souhaiter un prompt rétablissement au Président. Il rejoint sur un point le RCD : il pense qu'avec cet incident, les partisans du quatrième mandat pour Bouteflika ne peuvent plus persister dans leur logique.
«Il faut une génération nouvelle au pouvoir»
Pour cet homme politique, le quatrième mandat est définitivement délégitimé. «Le malaise dont a été victime le Président apporte un élément fondamental, qui est l'enterrement du projet d'un quatrième mandat», note notre interlocuteur. Pour ce dernier, cet accident vient montrer aux Algériens qu'il faut désormais une génération nouvelle pour prendre en main l'avenir de l'Algérie, comme il est temps de mettre sur pied de nouvelles méthodes de travail et d'en finir avec l'esprit de l'immobilisme. Le Parti des travailleurs refuse de commenter l'événement, arguant qu'il est immoral de faire des supputations dans le contexte actuel. «Nous ne sommes pas dans une situation normale. Nous sommes face à une situation délicate. Le Président est un être humain, il est malade, alors on lui souhaite un prompt rétablissement afin qu'il revienne à la gestion des affaires du pays», s'exclame Taazibt. La même réaction est adoptée par les responsables du RND.
Mme Nouara Djaâfar a toutefois salué l'attitude des pouvoirs publics qui ont, contrairement au passé, choisi de rendre publique l'information sur l'état de santé du Président.
Le MSP, par la voix de M. Mokri, a préféré jouer la carte de la prudence. «Nous n'avons pas assez de détails sur la question pour pouvoir apporter une analyse palpable. Les médecins disent que son état ne suscite pas d'inquiétude, nous l'espérons», renchérit Mokri, qui trouve toutefois que le gouvernement était dans l'obligation de communiquer sur l'état de santé du Président. L'Etat a, de l'avis de Mokri, anticipé afin d'éviter toute spéculation'
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