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La cité financière Belhafaf à Sidi M'hamed (1er mai) : Un projet qui traîne depuis 25 ans



Décidément, le chantier de L'ilôt Belhafaf semble s'éterniser. Ce mégapôle des finances de la capitale érigé en lieu et place de l'ex-immeuble Titanic à Sidi M'hamed (ex-Champs de Man?uvre), devant accueillir les grandes enseignes bancaires nationales et autres opérateurs, ne verra pas le jour de sitôt.A bien y voir, vingt-cinq ans n'ont pas suffi pour la finalisation de cet ouvrage synonyme de léthargie de l'administration dans la gestion des affaires de l'immobilier. Le projet initial date de 1995. Il prévoyait la construction de logements Cnep, sauf que ce dernier a rencontré beaucoup d'écueils dès son lancement. Il a été abandonné pendant plusieurs années avant qu'il ne soit relancé sous forme d'une cité financière en 2011.
Pris en charge par la Gepim, filiale de la cnep-banque, cette dernière avait présenté une nouvelle maquette qui avait vite fait l'unanimité auprès des responsables locaux ainsi qu'au plus haut niveau qui n'ont pas tari éloges. Pourvu que le projet soit relancé et l'assiette foncière occupée. Aujourd'hui, ce «nouveau Wall Street», comme aiment l'appeler certains responsables, fait du surplace.
Devant l'accès du chantier, la fiche technique a été, semble-t-il, délibérément saccagée. Il ne reste que quelques bribes d'informations sur les maîtres d'?uvre, les délais et le taux d'avancement du projet qui sont «insidieusement» dissimulés derrière une élévation de muraille délimitant le chantier. «Après que le projet ait fait couler beaucoup d'encre, aujourd'hui il semblerait que les promoteurs font tout pour qu'il ne tombe pas sous les feux de la critique», nous dira un habitant des lieux, faisant allusion aux échéances largement dépassées et tous les désagréments qui en découlent. A ce titre, le délai du projet, relancé en 2015 (permis de construction 2013) pour une échéance de 30 mois, soit jusqu'à janvier 2018, est largement dépassé. Pis encore, le financement demeure une question taboue pour lequel les langues ne veulent pas se délier. D'aucuns connaissent les tenants et les aboutissants de ce volet.
En suspens
A l'administration locale de la municipalité, certains responsables se complaisent de ne communiquer aucun détail. Pourtant, la construction de «l'imposant» édifice n'est qu'à quelques mètres derrière le siège de l'apc et celui de la daïra. Seule information qui filtre : «Nous nous excusons de ne pas pouvoir donner de plus amples détails. Le projet est sous la coupe de la Cnep», lance furtivement un responsable. Pour la Cnep, l'objectif du projet est le résultat en dépit d'un délai largement dépassé et les budgets alloués.
Une manière pour faire de l'impasse sur ces atermoiements non justifiés. Pour avoir un aperçu général sur le volet financier, la CNEP-Banque avait alloué une enveloppe de 10 milliards de dinars (quelque 140 millions de dollars) à l'entreprise Gepim en 2003, pour relancer le projet, à l'arrêt depuis 1995. Deux ans plus tard, la sélection du partenaire contractant s'est opérée à la faveur d'un appel d'offres international, d'où s'est dégagé le choix de deux opérateurs ? un turc et un pakistanais ? (Kayi & Biliap), pour la réalisation au mois de juin 2015 de la cité financière d'Alger. Aujourd'hui et avec trois ans de retard cumulés et des «probables» rallonges budgétaires, l'ouvrage n'a toujours pas connu son épilogue. Un retard qui est passé sous silence. Aucun communiqué de l'entreprise de réalisation n'a été fait, du moins sur ce «stand-by».
Certains observateurs avertis se demandent à quel degré d'importance les responsables à tous les niveaux entretiennent avec cette question étant donné qu'il s'agit d'une réalisation de grande utilité publique. «Dans ce genre d'affaire, il est clair qu'une commission ad hoc doit être détachée sur le lieu pour faire son rapport d'expertise. Le motif des dépassements de délai est un élément suffisant pour déclencher une enquête et mettre en demeure le maître d'ouvrage, même s'il s'agit d'un autofinancement. L'IGF devrait faire aussi son travail», a-t-on suggéré.
Quoi qu'il en soit, la prorogation de réalisation n'a pas été faite. Une situation qui pénalise la commune qui n'en finit pas avec ce chantier éternel. Nous avons tenté de joindre par téléphone la filiale de la cnep, en l'occurrence Gepim, pour de plus amples détails, en vain.
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