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La circulaire sur les boissons alcoolisées gelée, le crédit à la consommation adopté (ministre)




La circulaire sur les boissons alcoolisées gelée, le crédit à la consommation adopté (ministre)
Le ministre algérien du commerce a confirmé, mercredi, le gel de la décision abrogeant l'agrément préalable à l'ouverture d'un commerce de gros de boissons alcoolisées.Le ministre du commerce, M. Amara Benyounès, a confirmé mercredi matin que la décision abrogeant l'autorisation préalable pour le commerce de gros de boissons alcoolisées a été « gelée ». M. Benyounès a aussi annoncé une réunion du gouvernement dans la journée pour adopter le décret réhabilitant le crédit à la consommation.« Dans un souci de sérénité et d'apaisement », le premier ministre Abdelmalek Sellal a décidé de geler la mesure sur les boissons alcoolisées, a déclaré M. Benyounès au cours d'une émission de radio. Affirmant qu'il a été victime d'un « lynchage médiatique », M. Benyounès a déclaré : « je ne suis pas un religieux, je ne suis pas un imam, ou un muphti, mais un ministre de la République. Ce qui est licite ou illicite ne relève pas du ministre de la république ».Il a défendu la mesure prise, affirmant notamment que des lobbies se sont opposées à lui. « Tous les pays du monde règlementent la vente de boissons alcoolisées ». Selon lui, 70% de ce commerce relève aujourd'hui de l'informel. Il a aussi déclaré qu'il a procédé à l'abrogation de nombreuses décisions non conformes à la loi ou à la règlementation. Parmi lesquelles, celle introduite par M. Hachemi Djaaboub, appartenant au parti MSP, qui avait exigé une autorisation préalable pour ce type de commerce en gros. Cette autorisation préalable est devenue une mesure de prohibition de fait, les walis refusant de la délivrer.« Lynchage médiatique »Des chaines de télévision « privées » et des journaux en arabe ont mené campagne contre M. Benyounès, ouvrant largement leurs colonnes à des dirigeants salafistes hostiles à cette décision. Des marches ont été organisées, et d'autres étaient prévues pour vendredi prochain. M. Benyounès a toutefois affirmé que dans une wilaya de l'intérieur du pays, qu'il n'a pas citée, une manifestation a été organisée par deux commerçants déjà installés, et qui ne voulaient pas de concurrence.Pour M. Benyounès, l'informel « pose problème à cause du niveau atteint ». « Il peut devenir dangereux », a-t-il dit, ajoutant que « la solution n'est pas dans le combat frontal », mais plutôt dans une démarche visant à intégrer l'informel dans l'activité économique. Selon les chiffres du gouvernement, l'informel représenterait 37 milliards de dollars, soit un tiers du PIB et 40% du PIB hors hydrocarbures.Les courants islamistes et conservateurs s'étaient mobilisés contre la mesure libéralisation la vente de boissons alcoolisées. A l'inverse, les courants laïcs se moquent, de manière féroce, de «la reddition totale » du gouvernement face aux salafistes. Ceci est particulièrement visible sur les réseaux sociaux, où de nombreux internautes s'étaient montrés surpris par une décision « aussi osée » de M. Benyounès, un ministre très controversé à cause de son soutien zélé au président Bouteflika.« Mettre de l'ordre » dans le commerce extérieurSur un autre volet, M. Benyounès a annoncé que le gouvernement devait se réunit mercredi 15 avril pour adopter le décret restaurant le crédit à la consommation. Tous les produits fabriqués ou assemblés en Algérie seraient éligibles au crédit, à un seuil fixé par une seule règle économique : le remboursement ne doit pas dépasser 30% du revenu de la personne qui bénéficie du crédit. Les produits importés sont « non concernés», a-t-il dit.Le crédit à la consommation, allié aux augmentations de salaires de 2010-2011, avait provoqué une explosion de la consommation. L'ancien premier ministre Ahmed Ouyahia l'avait supprimé, officiellement pour maitriser les importations et éviter un surendettement des ménages. La réunion tripartite entre le gouvernement, les syndicats et le patronat fin 2014 avait adopté le principe de restaurer ce type de crédit, réhabilité dans la loi de finances 2015.Par ailleurs, M. Beyounès a montré moins d'empressement dans son projet d'introduire des licences d'importations, annoncé comme mesure phare de son projet de maitrise des importations. Cette mesure se fera par le biais de la loi. Elle suivra donc tout le cheminement traditionnel, ce qui risque de prendre de longs mois. Une première rencontre aura lieu à cet effet la semaine prochaine avec les syndicats et le patronat.L'introduction de licences d'importation vise à « améliorer et diversifier les exportations ». Ce système « introduira plus de transparence », et « vise à mettre de l'ordre » et « maitriser » les importations.







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