Algérie - A la une

La chute continue
Le Gouverneur de la Banque d'Algérie, le président du Conseil national économique et social, les élus du Palais Zighoud-Youcef... ont exprimé à l'unisson leur inquiétude.La dégringolade des cours de l'or noir menace de terrasser l'économie nationale. Une tempête qui vraisemblablement n'est pas encore sur le point de décliner. Le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, le président du Conseil national économique et social, Mohamed Seghir Babès, les élus du Palais Zighoud-Youcef... ont exprimé presque à l'unisson leur inquiétude. L'Algérie panique. Son économie qui repose essentiellement sur ses exportations d'hydrocarbures assurant 97% des recettes en devises au pays est mise en détresse par les niveaux actuels des prix du pétrole. Ils ont nettement plongé sous la barre des 60 dollars. Hier vers midi, le baril de Brent de la mer du Nord valait 58,50 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres. Il a reculé de 2,56 dollars par rapport à la clôture de lundi dernier, son plus bas niveau depuis le 26 mai 2009. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «Light Sweet Crude» (WTI) dévissait de 2,11 dollars pour afficher 53,80 dollars, son niveau le plus bas depuis le 6 mai 2009. Une situation qui va certainement amener les gestionnaires du pays à puiser dans cette fabuleuse cagnotte de 193 milliards de dollars qu'il a constitué en plus d'une décennie. Une «digue» construite sur la base d'un baril évoluant bien au-dessus des 100 dollars censée à n'être actionnée qu'en cas de force majeure. L'évoquer aujourd'hui c'est reconnaître l'état d'urgence. Les alertes n'ont pourtant pas manqué. «L'équilibre budgétaire requiert des niveaux de prix des hydrocarbures supérieurs à 112 dollars le baril pendant que les recettes budgétaires totales restent fortement dépendantes de celles, très volatiles des hydrocarbures», avait averti Djamel Benbelkacem, directeur conseiller à la Banque d'Algérie dans un rapport présenté le 1er juillet 2012. Cette tendance (baissière, Ndlr) «ne menace pas pour l'heure les équilibres internes et externes du pays mais constitue une alerte prise sérieusement en compte par les autorités», avait assuré le 11 novembre dernier à Alger le ministre des Finances, Mohamed Djellab. Des propos éculés à l'heure actuelle. La baisse inexorable des prix du brut indique qu'une autre étape a été franchie. Le seuil critique a été «défoncé» depuis longtemps. Paroles d'experts. «A moins de 80 dollars, nous sommes obligés d'aller vers le Fonds de régulation des recettes (FRR) et l'exploitation des réserves de change. C'est une grande pression exercée sur le pays»a souligné le vice-président du Cnes (Conseil national économique et social) Mustapha Mekideche au début du mois de décembre à Oran à l'occasion de la tenue d'un workshop international sur les «Marchés mondiaux de gaz naturel». La dernière note de conjoncture de la Banque d'Algérie tendait vers cette affirmation: «Les réserves officielles de change se sont contractées à 193,269 milliards de dollars à fin juin 2014, après une progression au second semestre de 2013 à 194 milliards de dollars...» tandis que le Fonds de régulation des recettes s'est de son côté contracté de 465,29 milliards de dinars indiquait le document de l'institution financière dirigée par Mohamed Laksaci. La situation s'est considérablement détériorée aujourd'hui. Le baril de Brent coté à Londres qui avait affiché 115,71 dollars le 19 juin dernier valait 58,50 dollars le 16 décembre à la mi-journée. Une perte de plus de 57 dollars en l'espace d'à peine six mois. A ce rythme, l'Algérie ne sera plus maîtresse de son destin...


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