Algérie - Zénètes

La chronique historique de Tlemcen se divise en deux grandes étapes




La chronique historique de Tlemcen se divise en deux grandes étapes ;
La première étape celle des autochtones qui commença plutôt a l’époque de Syphax roi de la Mauritanie et finit en 1553 (1550?) avec la déposition du dernier roi de la dynastie des Zianide Moulay Ahmed.
La deuxième étape commence avec l'occupation turque et l’installation dominante des morisques d’Espagne dans la ville et ses environs (mansourah, nedroma , ) jusqu'à nos jour .
A l’emplacement de la ville actuelle de Tlemcen, plus exactement à l’Est, se trouvait une petite ville romaine ; POMARIA (les vergers), nommée AGADIR (Grenier) par les Berbères, fondée à la fin du 2e siècle.
Période Vandale 429 à 533.
Période Byzantine 533 à 647.
En 675 la conquête musulmane atteint la région de Tlemcen.
8émé siècle, règne des Idrisside de Fès sur AGADIR (qui est une ébauche de Tlemcen).
10é siècle, règne des Fatimides.
Début du 11é siècle (1005-1006) règne des Hamadites (Yala fils de Ziri)
Fin du 11 éme siècle ( 1077-1080) : Une fois leur conquête d'Agadir achevée, les Almoravides fondent TAGRART qui signifie le noyau en Berbère, un peu à l'Ouest.
La réunion des deux cités AGADIR (grenier) et TAGRART (noyau) donne naissance à Talem-sin, qui signifie réunion de deux : « talem » réunion en arabe et « sine » deux en berbère , ce qui donna par la suite Tilimsane ou Tlemcen. Et non pas tala msin qui veux dire la fontaine à deux sources.
Elle devint après la ville de Marrakech, la seconde capitale des Almoravides.
Au 12e siècle, la ville est prise par les Almohades en 1145 ;
Quand s'effondre, deux siècles plus tard, l'immense empire Almohade , il y a eu apparition de trois états :
1-Hafsides à Tunis (1230- 1574).
2-Mérinides à Marrakech (1258-1465)
3-Abd-el Wâdides ou Zianides à Tlemcen (1236-1550). Cette dynastie groupera dans le Maghreb central, des territoires allant au-delà d'Oujda jusqu'au méridien de Bejaia.
Tlemcen est alors capitale du Maghreb central. Elle comptera vingt-sept rois Le plus remarquable fut le roi Ighmouracene fondateur de la dynastie.
Ighmouracene fils de Ziyan régna entre 1236 et 1283 ,fut aimé et respecté de ses sujets qui l'appelaient Dhadda, mot amazigh signifiant selon les dialectes, " père ", Oncle " frère aîné " ou " grand chef ".
La dynastie des Zianides ou Abdelwads ou Abdelwadides ou même Abdelwadites dans certains ouvrages, voit l’arrivée timide des premiers morisques ( musulmans d’Espagne) après les chutes de Cordoue en 1236, Valence en 1238 , Séville en 1248, et Majorque en 1287,
Les visées expansionnistes des Zianides les menèrent à faire le siège de la ville de Bejaia (province hafside).
Quatrième en l’an 1326, Boutachfine décida de s’emparer des provinces et des villes hafsides , passa dans la vallée de Bejaia et bâtit une nouvelle ville, en l’espace de 40 jours autour de la forteresse , à 03 kilomètres de l’antique Tiklat (à El kseur ,25 kilomètres de Bejaia) qui reçut le nom de Timzizdekth pour rappeler a ces sujets l’ancienne citadelle de Ighmouracene située en face de Oujda .
Timzizdekth, qui signifie littéralement « la nettoyeuse » en Berbère, fut peuplées par plus de 3000 Zianides de la ville Tlemcen , ayant accompagné leur sultan en quête de richesses et de prestige promis en cas de prise de la ville de Bejaia rejoins par la suite par quelques familles des tribus zenatiennes Maghrawas ( Chlef) et Toudjines ( sud de Médéa), plusieurs garnisons ont été ainsi placées dans les villages alentours .
Apres l’échec du siège Boutachfine demanda à son armée stationnée dans les alentours de Bejaia de lever immédiatement le camp pour rejoindre Tlemcen (début 1533), non sans avoir laissé derrière elle plus de 5000 sujets ayant pris goût a la vie dans leur nouvelle ville Timzizdekt et pas près a endurer une fois encore le périple d’un voyage de plus de 10 jours avec femmes, enfants et Bagages.
Le sultan hafside de Tunis marcha vers Tlemcen passa par Bejaia et décida d’en finir avec les Zenâtas, il chargea son avant-garde de les expulser des forts qui cernaient la ville ,ensuite il mena toute sont armée sur Timzizdekth , la Garnison et la population évacuèrent la place à l’approche des Hafsides et permirent ainsi la destruction totale de la ville.
Les Zenâtas, vu l’impossibilité de rejoindre Tlemcen, décidèrent de prendre le chemin inverse que leur poursuivant auraient imaginé, en effet ils étaient installés à l’ouest de Bejaia, à l’arrivée des troupes hafsides ils avancèrent vers l’est en les contournant par le sud et s’installèrent ainsi a l’Est et au Sud Est de Bejaia. Les hafsides après avoir détruit la ville de Timzizdekth vers l’ouest à la recherche des enfants de Tlemcen.
Ainsi les enfants de Tlemcen après avoir vécu 07 années ( 1326-1333) dans la région de Bejaia , s’installèrent définitivement a l’est de la ville jusqu'à Jijel ,au sud-est de Bejaia jusqu'à Sétif,ils se sont éparpillé en petit nombre pour éviter d’attirer l’attention des hafsides, ils fondèrent avec le temps, près de sept siècles, plusieurs petits villages dans les localités suivantes ; Bouandas, mouaklene , tala ifacene,ain tizi, beni ouessine, ain abassa, tizi n'bechar dans la wilaya de setif, , Kendira, Kherrata ,Draa El Kaid, Taskeriout,Ath Smaal,Tizi N’Berbére,Boukhlifa , Ait Tizi, Darguina ,Tamridjt, Bordj Mira,Souk el tenine , Aokas, Melbou dans la wilaya de Béjaia,Ziama Mansouria , Iragheune,laalam dans la wilaya de jijel .
Ces Tlemceniens de Ighmouracene comme j’aime les appeler par différence a ceux de l’Espagne, sont encore là avec leurs us et coutumes, leur langue authentiquement berbère Zenatienne.
Les Zianides étaient allies des espagnols depuis 1511 sous le règne de Bouhamou (un descendant de Bouhamou qui fait le premier siège de Bejaia) qui détenait en prison le souverain légitime nommé Ben Zyan .
En l’an 1517 Aroudj barberrousse prépara un expédition contre Tlemcen bastion des Zianides.
Bouhamou tenta d’arrêter Arouj à Sidi Bel Abbes , vaincu il se réfugia chez les espagnols à Oran.
Arrouj fut reçu en grandes pompes par ces alliées les Morisques d’Espagne, dont la présence est renforcée depuis la chute d’Aragon en 1391, Malaga En 1487, et de Grenade en 1492 , et aussi par les partisans du sultan déchu ben Zyane.
Arouj en traître comme pour Salim Toumi à Alger, fit pendre Ben Zyan après l’avoir libéré de prison ainsi que ses fils et 70 membres des prétendants au trône et se proclama rois de tlemcen.
Les partisans de Bouhamou fuirent dans le montagnes, s’organisent autour de leur sultan allié des espagnols.
1518 mort de Arrouj tué dans un combat avec les espagnols et remise de Bouhamou sur le trône par les Espagnols, remplacé après sa mort par son frère abdallâh , puis par moulay Ahmed .
Depuis ce temps le royaume est livré aux querelles familiales, aussi Tlemcen est devenue un objet de tumultueuses convoitises entre les espagnoles et les ottomans, utilisant les deux prétendants au trône Moulay Ahmed et son frère jusque en 1553.
1553 le Rois de Fès attaque Tlemcen et la vallée du chelif, Hassan Pacha (fils de kheir eddine Barberousse) envoya une armées commandée par 03 caïds , Hassan Corso (un Corse), le caïd Saffa ( un turc) et Sardo (Sardaigne= Italie) qui défirent les forces marocaines et reprennent Tlemcen pour le compte du Sultan ottoman. Cette fois ci la cité souffrit comme jamais auparavant , en effet elle fut livré pendant 03 jours a la soldatesque janissaire, pillant, tuant , violant et saccageant et ce en prenant le soin d'épargner les morisques d’Espagne.
Les caïds décidèrent d’installer une garnison janissaire et choisirent comme gouverneur le caid Saffa alors âgé de 40 ans.
Cette date marque un tournant historique très important, la ville accueille alors le maximum de musulmans d’Andalousie rescapés de la reconquista espagnole alliés des ottomans.
Sans vouloir diminuer de l’apport civilisationnel quant a l’arrivée de ces musulmans d’Espagne, le paysage sociale, culturelle, géopolitique, avait alors subit un changement radical, en somme Tlemcen des zianides et de Ighmoracene n’a rien avoir avec celle des musulmans Espagnols d’aujourd’hui…
Dans la nouvelle « Grenade Africaine » cohabite alors une très forte colonie musulmane d’Espagne et une petite communauté juive fuyant l’inquisition des rois catholiques .Avec ces exodes c ‘est une très grande partie de la mémoire andalouse a émigré dans cette ville.
Je suggère aux Tlemceniens de Bejaia un pèlerinage chez leurs ancêtres dans l’Ouest de Tlemcen , les Beni Snous, les Beni Boussaid , et les Msirda qui vous bercerons dans des sensations extraordinaires de retrouvailles familiales après 07 siècle de séparation , car, nos compatriotes, par la force des choses, se sentent plus marocains qu’Algériens.
Pour les amateurs de l’anthropologie et de l’histoire je les invite à visiter le littorale Est de Bejaia ( Aokas ,Souk el Tenine, Melbou ) pour profiter des merveilleuses criques Bougiotes , découvrir l’hospitalité millénaire des Tlemceniens et vérifier le bien-fondé de cet écrit.



PS:Pour information :

Cet ecrit n’existe nulle part c’est le fruit de recherche personnelle surtout en ce qui concerne les tlemceniens intallés dans les village d’aokas , etc. ma grande lanterne fut Ibn Khaldoune.
Je vais essayer de vous donner un aperçu de géographie humaine de ces vrais tlemceniens ((et ce en dehors de ceux de béjaia jijel et setif sus cités )) marginalisés par les victimes de la reconquista dont Bouteflika , Zerhouni and cie.
Beni Snous (Ath Snus) est une région montagneuse, située à 35 km à l'ouest de Tlemcen, s'étendant sur 40 km jusqu'à la frontière marocaine.
Composé de douze villages :Beni Achir, Beni Bahdel, Beni Hadiel, Beni Snous (Khémis), Beni Zidaz, Mazzer, Mghanine (Tleta), Ouled Moussa, Sid el Arbi, Sidi Yahya-El Kef, Tafessera et Zahra.
Notons que dans le village de Zahra, on a (malheureusement) rasé dernièrement le vieux village berbère qui avait plus de dix siècles d'histoire!.
Entre 1900 et 1907, le sociologue français Edmond Destaing a passé plusieurs années à Beni Snous et El-Kef pour étudier le dialecte amazigh. Il en a écrit plusieurs essais et un célèbre « dictionnaire Français-Berbère (dialecte des Ath Snous) ».
Béni Boussaïd (Ath Boussaid) est une commune blottie au pied du mont Asfour et surplombant le territoire Marocain, à 25 km de Maghnia (75 km de Tlemcen),, 40 km de frontières avec le maroc, 12 000 âmes...
Elle comprend les localités suivantes : Ouled Moussa, Sidi Mebarek, Abouyène, Mohamed Salah, Hidess, Roubane, Ayer Aghrib, Zouia
Elle est aussi le nom d'un ensemble d'Âarchs qui sont : Mezaj, Ait Moussa , Ben Yahia, Ait Belgacem, Beni Boukhelfen , Beni Aziz
M'sirda : La région de M'sirda est divisée en deux douars les Fouaga( haut) et les Tahta,(bas). Les régions montagneuses de M'sirda ont longtemps étaient un refuge pour les tribus berbères ; elle est constituée. deux éléments ethniques : l'un autochtone (berbères) qui comprend surtout les Msirda et les Anabra, l'autre arabe ! qui comprend les Abd-el-Moumen et les Ouled-ben-Yahia. Les Anbras seraient d’authentiques habitants de la ville se Tlemcen évacuée définitivement en 1553 après la chute du dernier sultan Zianides Moulay Ahmed.

merci bien d'avoir éclaircir toutes ces nuances qui nous envoyaient tout au long de notre existance
moussati abderrahim - MEDECIN EN SPECIALISATION - maghnia, Algérie

30/04/2011 - 14182

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