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LA CHRONIQUE
L'accord cadre "historique" du G5+1(Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne) avec Téhéran fut l'épilogue d'une épopée diplomatique d'un an et demi.Les grandes puissances et l'Iran ont conclu le 2 avril à Lausanne l'accord cadre qui marque un tournant dans le dossier du nucléaire iranien, qui perturbait les relations internationales depuis plus de 12 ans. Selon l'accord cadre, l'Iran a accepté de réduire des deux tiers le nombre de ses centrifugeuses, les machines servant à transformer l'uranium qui, enrichi à 90 %, sert à la fabrication d'une bombe. L'Iran maintiendra près de 6.000 centrifugeuses contre 10.000 en activité actuellement. A l'origine, la communauté internationale exigeait que l'Iran ne puisse en garder que quelques centaines. Téhéran a également accepté de ne plus enrichir d'uranium pendant au moins 15 ans dans le site de Ford, enfoui sous la montagne et de ce fait impossible à détruire par une action militaire. Le site exploitera un programme à des fins médicales. En contre partie, sur la question de la levée des sanctions, l'accord prévoit que les mesures unilatérales américaines et européennes seront suspendues dès que le respect de ses engagements par l'Iran aura été certifié par l'AIEA, l'Agence internationale de l'Energie atomique. Les résolutions de l'ONU seront levées dès que l'Iran respectera tous les points clés de l'accord. Fait important, l'accord constituait une reconnaissance du droit "inconditionnel" de l'Iran à développer un programme nucléaire civil. Au-delà du nucléaire, l'accord érige l'Iran, en acteur régional de plein droit. Le régime révolutionnaire mis en place par l'ayatollah Khomeiny a remis en cause son alliance privilégiée avec les Etats-Unis, sous le Shah et initié des changements radicaux dans la politique étrangère, inversant de fait, l'orientation du pays vis-à-vis de l'Occident. Les Etats-Unis rompent toute relation diplomatique avec l'Iran, en avril 1980, suite à la crise des otages en Iran de 1979. La révélation de sites nucléaires secrets à Natanz et Arak, depuis août 2002 suscite la crise du nucléaire iranien, L'accord met-il fin à plus de douze ans de crise L'accord met fin à une longue période de guerre froide, entre l'Occident et l'Iran. Annonçant une nouvelle politique, vis-à-vis de l'aire musulmane, le président Obama a réussi son pari, en ce qui concerne l'Iran. Mais l'intransigeance du gouvernement israélien a mis en échec la résolution de la question palestinienne. Ce rapprochement avec l'Iran, met à l'ordre du jour d'éventuelles mutations importantes de la carte géopolitique de l'aire arabe. Ne perdons pas de vue le jeu de rôle de l'Iran, en Syrie et au Yémen où les pays du Golfe et l'Iran font la guerre par procuration. L'Iran est désormais un acteur régional incontournable. Ce rapprochement annoncerait, peut être, à moyen terme sinon à long terme, une révision des relations dominantes des USA avec les pays du Golfe. Leur mise au courant par le président Obama de l'accord devait atténuer leur inquiétude. Ils devraient prendre acte et se concerter sur la question, lors de la prochaine réunion de leur conseil. L'accord encourage un rééquilibrage salutaire des forces au Moyen-Orient. Autre mécontent important, Israël, dont le premier ministre Netanyahou a régulièrement instrumenté le danger du nucléaire iranien. Il souhaiterait que son pays garde ce monopole au Moyen-Orient. La campagne de Netanyahou, contre Obama, n'a pas eu d'effets notoires. Les USA ne peuvent accepter que l'Etat dépendant de leurs subsides, leur impose ses volontés.


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