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«La charge municipale, c'est usant !»



«La charge municipale, c'est usant !»
«Je compte les jours qui me séparent de la fin de mon mandat ! » soupire Harabi Hadj Abdelouahab, impatient de reprendre sa liberté de simple citoyen. M. Harabi est l'un des vice-présidents de l'APC de Aïn Boucif.Depuis le début de la campagne, il fait office de maire par intérim, le P/APC, M. Benali, étant mis en congé spécial pour faire campagne. M. Harabi, lui, n'est guère tenté par un second mandat. Il avait été élu en 2012 sur une liste FBG, le Front de la bonne gouvernance, parti dirigé par Aïssa Belhadi, et qui compte dans ses rangs le député Tahar Missoum alias «Spécifique». «La charge municipale, c'est usant», répète-t-il. Quand nous l'interrogeons sur les raisons de son refus de rempiler, M. Harabi évoque en premier lieu l'immensité de la tâche et la vastitude du territoire de la circonscription. «Aïn Boucif est une commune continent», dit-il. En guise d'exemple, il cite la carte scolaire de la commune de Aïn Boucif. Celle-ci compte, indique-t-il, 33 écoles, dont 11 seulement en intra-muros. «Les 22 autres sont à l'extérieur de la ville, et la plus proche est à 3 km.»
La commune s'étale sur 32 000 ha. La population est évaluée à un peu plus de 40 000 habitants ,dont 55% vivent dans les zones rurales et les zones éparses. «Les populations des villages, il leur faut des routes, il faut leur fournir l'eau, l'électricité, le gaz, le transport scolaire, et les ressources de la commune sont limitées», explique M. Harabi. Dressant un tableau de bord économique de l'APC, il dira : «Je n'ai pas de zone d'activité. L'agriculture souffre du manque d'eau, et la région est dominée par les cultures céréalières qui consomment beaucoup d'eau. On vit des subventions de l'Etat et les biens de la commune. Nos recettes fiscales ne dépassent pas les 2 milliards de centimes.»
S'agissant des principaux dossiers dont va hériter le prochain exécutif communal, Harabi Hadj Abdelouahab estime que le logement demeure le principal casse-tête à Aïn Boucif. «Ce n'est pas normal qu'une commune de cette taille ne reçoive qu'un quota de 300 ou 400 logements en 8 ans, alors qu'il y a des communes où on voit des cités partout, à croire qu'il suffit d'arroser les terrains pour qu'elles poussent», assène-t-il. Il indique dans la foulée que pas moins de 4200 demandes de logement sont en souffrance dans les tiroirs de l'APC. A quoi s'ajoutent 170 dossiers dans le cadre de l'absorption de l'habitat précaire. Par ailleurs, 80 constructions illicites sont également recensées. Si la gouvernance locale est de plus en plus difficile en ces temps de crise, M. Harabi ne considère pas pour autant que les prérogatives des maires sont aussi limitées qu'on le dit. «Si tu sais lire le code communal, il y a toujours moyen de faire quelque chose. Si tu ne sais pas lire le code communal, tu ne peux rien faire»,
professe-t-il.


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