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La chandelle par les deux bouts



La chandelle par les deux bouts
Alors que se profile la rentrée sociale avec son lot de tensions et de nouvelles revendications, le projet de budget de l'Etat pour l'exercice prochain devrait, en principe, charrier une certaine «retenue budgétaire» après plusieurs années de folie dépensière. Cela pourrait être effectivement le cas si, d'aventure, les dirigeants en exercice venaient à orienter leur acceptation de la théorie du choix rationnel vers l'optimisation non pas de leurs intérêts politiques étroits, mais de ceux, névralgiques, de la collectivité nationale.La rationalité commande cependant de ne guère miser sur l'avènement d'une telle mue. Car sans nul doute, les arbitrages opérés pour concocter une loi de finances pour 2015 ne consentent nulle contraction majeure sur les enveloppes des départements traditionnellement budgétivores. En clair, malgré la tendance, confirmée et consolidée en 2014, à l'amenuisement des excédents et au creusement des déficits, le document de la loi de finances à venir devra vraisemblablement n'être qu'une pâle copie de celles adoptées lors des quelques exercices précédents.Aucune démarche efficiente pour améliorer les recettes de la fiscalité ordinaire, de nouvelles mesures sociales pour apaiser les tensions et, surtout, de colossales autorisations de crédit pour budgétiser de nouveaux programmes massifs d'équipements et d'infrastructures publics. Telle sera, très probablement, la teneur de la ligne budgétaire qui devra être fixée pour 2015, alors même que les chiffres de la Banque d'Algérie et ceux, encore moins complaisants, des institutions financières internationales annoncent déjà une nouvelle ère de déficits structurels et de menaces de chocs externes.Comble de l'incurie, les députés n'y verront sans doute pas grand-chose à en redire, du moins sur l'esprit de la politique budgétaire qui leur sera soumise. Pourtant, faut-il insister, la dernière note de conjoncture de la Banque d'Algérie évoque clairement des craintes de déficits chroniques, avec surtout une nouvelle contraction significative des quantités d'hydrocarbures exportées au premier trimestre de l'année. Le solde de la balance des comptes courants de l'Algérie, avertissait au demeurant le FMI dans ses dernières prévisions, devrait devenir négatif dès 2015 pour s'établir à -1,3% du PIB.Autant d'indicateurs défavorables en somme, mais qui ne semblent guère inciter les décideurs du pays à réorienter la politique budgétaire vers plus de rationalité et de prudence. Car, si les politiques d'austérité ne peuvent évidemment pas être d'à propos en ces temps de graves déficits sociaux, l'orthodoxie économique voudrait tout de même que, pour parer à la crise, l'Etat veille davantage à rationaliser ses dépenses, ne serait-ce que pour supprimer quelques niches de gabegie et de corruption.




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