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La Casbah, parlons-en...



Les articles de M.Méziani interpellent la conscience collective. Tout homme conscient des menaces qui pèsent sur le devenir de la Casbah, ne peut que haïr les indifférences et que vivre, c'est résister. Nous reproduisons le texte de Gramsci «Les indifférents» «Je hais les indifférents». Je crois comme Friedrich Hebbel que «vivre signifie être partisan». Il ne peut exister seulement des hommes, des étrangers à la cité. Celui qui vit vraiment, ne peut qu'être citoyen et prendre parti. L'indifférence c'est l'aboulie, le parasitisme, la lâcheté, ce n'est pas la vie. C'est pourquoi je hais les indifférents.» Dans une autre traduction on trouvera «vivre, c'est résister». Partisan(e) ou résistant(e) donc, contre l'indifférence». Les tribunes de Minuit. N° 51. Antonio Gramsci, dit aussi «la sensibilité pour percevoir les souffrances du monde, l'intelligence pour les analyser, et l'imagination pour inventer les solutions politiques qui devront y mettre fin». L'intelligence contre l'indifférence, avec sensibilité et imagination. Peu importe la période où la Casbah fut construite, ce qui importe c'est «que faire pour la sortir de son agonie, de la soustraire de la déchéance dont elle est victime aujourd'hui». Le classement de la Casbah sur la liste du patrimoine universel, importe moins, à nos yeux - la déliquescence que chacun peut constater de visu le prouve -, le véritable classement est dans nos coeurs. Il a aussi raison de dire qu'oublier qu'oeuvrer pour le sauvetage d'une cité plusieurs fois millénaire, c'est aussi, s'impliquer irréversiblement pour la pérennité... et d'affirmer que «l'oubli et la haine de la citadinité», expliquent en partie les raisons de son abandon. Mais nous pensons que «l'imbrication des statuts des habitants, la complexité des problèmes techniques», ne sont que des artifices, qu'on agite régulièrement pour justifier l'injustifiable. Il est surprenant que plus d'un demi-siècle après l'indépendance, on ne connaît toujours pas, officiellement, l'identité du propriétaire, d'une maison sur trois.Pourquoi omettez-vous de dire qu'à ce jour nul ne répond aux questions essentielles: 1. Pourquoi a-t-on classé la Casbah'2. Pour quelle population ou projet la destine-t-on' «une fois la réhabilitation terminée»!!! 3. A quelles conditions transparentes'Partout dans le monde tout programme urbain a une finalité définie... sauf à la Casbah. Spécificité de chez nous!!!Sans vouloir polémiquer avec monsieur Méziani, nous lui rappelons seulement que l'histoire nous enseigne que les pratiques sociales et «les habitudes», sont partout antérieures aux religions adoptées par les peuples. La foi est d'abord un dogme avantd'être un art de vie. Nous ne pouvons que partager la citation d'Antonio Gramsci: «Nous avons la sensibilité pour percevoir les souffrances du monde, l'intelligence pour les analyser, et l'imagination pour inventer les solutions politiques qui devront y mettre fin.»... C'est justement dans ce cadre et en harmonie avec cette philosophie que s'inscrivent les initiatives de l'association présidée par Houria Bouhired, à chaque période du mois de Ramadhan, comme des vaccins de rappel, contre le pourrissement du berceau de notre citadinité. L'initiative bien que louable, mais n'a jamais eu la prétention de faire perdre de vue les problèmes liés à l'assainissement de notre cité. Il est vrai que cela relève des collectivités locales. Mais que faire face à l'envahissement des ordures' Citer les philosophes ou agir' Nous avons opté pour la seconde solution, pour démontrer qu'on peut faire, si on veut vraiment agir sur les maux les plus visibles dont souffre la Casbah.Selon vous «le mouvement associatif dédié au sauvetage d'une médina se doit d'avoir d'autres ambitions». Entièrement d'accord. Je sollicite le témoignage de l'histoire récente: Pourriez-vous nous dire lesquelles' Vous aviez été (ou êtes encore) membre de différentes associations de sauvegarde de la Casbah. Pourriez-vous nous citer des exemples d'actions sur le terrain et nous faire connaître les résultats concrets de vos initiatives. Oui, Antonio Gramsci, a raison de dire: «Je hais les indifférents, je pense que vivre, c'est résister» à la déconfiture.«L'indifférence, c'est l'aboulie, le parasitisme, et la lâcheté, non la vie.» «Les choses arrivent dans la vie, non pas tant parce qu'on les souhaite, mais parce que trop de gens abdiquent leur volonté: ils laissent faire, sorte de fatalisme ancré en chacun, une sorte d'absentéisme de la vie.» C'est justement pour ne pas abdiquer que nous lançons périodiquement des initiatives. La pertinence n'est pas de les fustiger, mais, ensemble de trouver les moyens de les pérenniser. Vous reconnaissez que: «Certaines voient tout cela venir - des intellectuels par exemple - mais ils ne font qu'imaginer des solutions, réfléchies et pensées certes, mais qui restent infécondes parce que non rattachées à la vie réelle. Des solutions qui ne s'ancrent pas dans le réel parce qu'elles sont le produit de curiosités intellectuelles... auxquelles ne s'attache aucun sens des responsabilités historiques et civiques.» C'est justement pour lutter contre cette somnolence ambiante, que nous menons nos initiatives. Oui, Antonio Gramsci est toujours d'actualité, Oui, il aurait été d'accord de transporter l'antique médina sur «une charrette d'or» pour, non pas la faire disparaître de notre imaginaire, comme vous l'insinuez, iniquement, mais, bien au contraire pour passer à l'acte et réaliser enfin une maison algéroise. Ce qu'on n'a pas été capable de faire à la Casbah et ce, depuis celle de Léon Claro (1930) du «centenaire», rebaptisée, du «millénaire». C'est pour nous une occasion de tester nos capacités et notre volonté de faire et partant de là, envisager d'autres alternatives, en tenant compte des difficultés rencontrées sur le terrain. Nous connaissons, M. Ali Mebtouche, l'ancien président de la Fondation Casbah. Vous aussi vous étiez membre non' Nous apprécions son amour pour notre Casbah et je ne crois pas qu'il aurait associé la «Charrette d'or 2015» à un corbillard, s'il s'est donné la peine de consulter le dossier, disponible et consultable à la revue Vies de villes dirigée par M. Akli Amrouche, architecte. Dois-je vous rappeler, M. Méziani, que le projet de la lauréate a été agréé par le directeur de l'Office chargé de la sauvegarde de la Casbah, un membre du cabinet du wali d'Alger, deux représentants de l'Ordre des architectes d'Alger et par six autres architectes, membres du jury, dont l'amour pour la Casbah est sans faille. Sont-ils tous des croque-morts'«La Casbah, lieu de mémoire, que certains relais veulent voir disparaître... (A suivre)»... Avec l'espoir que la suite nous révélera des noms, des noms s'il vous plaît. La Casbah veut connaître ses ennemis pour mieux les combattre.L'histoire nous jugera.Le Collectif des associations de la CasbahL'Ordre des architectes


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