
Après l’indépendance du 5 juillet 1962, l’Algérie se retrouve avec un Trésor public quasiment vide. Les caisses de l’État colonial ont été vidées ou transférées, des centaines de milliers de cadres et fonctionnaires européens sont partis, l’appareil économique est paralysé et les salaires des fonctionnaires et des militaires ne peuvent plus être payés.
Dès l’été 1962, le gouvernement dirigé par Ahmed Ben Bella lance un appel national à la population pour des dons volontaires afin de permettre à l’État naissant de fonctionner. Cet appel est relayé à la radio, dans la presse (El Moudjahid, Alger Républicain) et lors de rassemblements publics.
Les dons prennent principalement trois formes :
Les collectes sont organisées de façon décentralisée :
Les femmes jouent un rôle central : dans de nombreuses régions, ce sont elles qui remettent personnellement leurs bijoux lors de cérémonies publiques ou dans les comités de quartier.
Les régions où la mobilisation est la plus importante et la mieux documentée :
Les dons servent, selon les annonces officielles de l’époque, à :
La vague la plus intense de collectes a lieu entre juillet 1962 et décembre 1963. Elle diminue fortement en 1964 et s’arrête presque totalement après le coup d’État du 19 juin 1965 qui renverse Ben Bella.
À ce jour, il n’existe aucune comptabilité centralisée et publique complète de la totalité des dons recueillis sur l’ensemble du territoire. Seuls des rapports locaux, des récépissés partiels et des témoignages ont été conservés.
C’est cet ensemble de collectes populaires organisé à l’échelle nationale entre 1962 et 1964 que l’on désigne aujourd’hui, de façon rétrospective, sous le nom de « Caisse de solidarité populaire nationale ».
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Ecrit par : Rédaction