Algérie

La Bible, arme de destruction massive



C?était dans le journal à la page sport ; deux chrétiens ont été arrêtés à un barrage puis ont été mis en garde à vue. Motif : ils possédaient une dizaine d?exemplaires de la Bible dans leur voiture. Pas d?armes de destruction massive, de tracts du GSPC, d?otages autrichiens, d?appel à une grève de syndicat interdit ou de pétition de soutien à des journalistes mais des Bibles, c?est-à-dire des livres qui, en gros, recueillent les paroles de prophètes reconnus aussi par l?Islam. S?il serait plus logique que les barrages attrapent plutôt des terroristes ou que ce soient justement des terroristes qui attrapent des gens en position de chrétienté automobile, on ne peut s?empêcher d?imaginer la situation inverse. Deux Algériens sont arrêtés dans un barrage en Angleterre et sont mis en garde à vue parce qu?ils ont sur eux une dizaine d?exemplaires du Coran. On imagine les conséquences. Manifestations de Nouakchott à Islamabad, brûlage intégral de drapeau, condamnation unanime, la colère de Ghoulamellah, des prêches appelant à boycotter le tweed, une fetwa nucléaire et une intervention de Abou Djorra Soltani demandant la fermeture des frontières terrestres entre l?Algérie et l?Angleterre. Le monde n?est pas juste. Pendant que le Nord s?ouvre, avance et crée, le Sud s?enferme, se replie et devient paranoïaque. Pourtant, le Coran lui-même reconnaît la Bible et d?une manière générale, les gens du livre. Quel est le problème ? Le protestantisme ou le GSPC ? Peut-être le livre, tout simplement. Car selon ce fait divers, la Bible est donc un livre interdit, à plus de 9 exemplaires, soit le tirage moyen d?un éditeur moyen en Algérie. D?ailleurs, un nombre important de livres sont censurés par l?Algérie officielle. Une idée à creuser, censurer les livres qui sont tirés à moins de 10 000 exemplaires. Cela relancera l?édition et poussera les Algériens à lire.
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