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La bataille de la retraite


La bataille de la retraite
La riposte contre la suppression de la retraite anticipée s'organise et l'intersyndicale a décidé de recourir à des grèves cycliques pour obliger le gouvernement à faire marche arrière sur ce dossier. Réunis hier à Alger, les syndicats autonomes de l'éducation, de la santé ainsi que d'autres secteurs ont appelé à une grève de deux jours dans la deuxième décade d'octobre, suivie par une deuxième salve une semaine plus tard. Cette mobilisation était attendue depuis l'annonce au sortir de la dernière tripartite par Sellal.Les syndicats y voient un reniement d'un des acquis sociaux alors que le gouvernement plaide pour le sauvetage de la Caisse nationale de retraite fortement menacée, selon lui, par les départs anticipés. Si le Premier ministre s'est montré ferme, refusant de revoir la politique de son gouvernement, concédant finalement à ses adversaires un ultimatum jusqu'à janvier prochain, les syndicats n'en démordent pas. Ceux qui ont prédit une rentrée sociale chaude seront servis puisque la grève cyclique devra paralyser pratiquement tous les secteurs d'activité et engager une bataille frontale entre les deux parties. La position de Sellal n'est vraiment pas de tout repos puisqu'il engage la crédibilité de son gouvernement dans un bras de fer qui risque de faire boule de neige.En effet, pour peu que le mouvement de grève déborde sur la voie publique, la contestation sociale peut prendre à la gorge un pays fortement ébranlé par la crise économique et ses conséquences. Cette crainte de voir un embrasement général est à analyser en profondeur parce que cette décision de recourir à une grève cyclique n'est pas à prendre à part puisqu'elle englobe un tout dont l'origine est à chercher dans la loi de finances 2016, en passant par la suppression de la retraite anticipée pour arriver à la loi de finances 2017 et les augmentations qui attendent encore les Algériens. La boucle est bouclée et l'Algérie s'apprête à vivre un début de mobilisation rendu d'autant plus probant que la colère populaire ne tombe plus depuis quelques années déjà.Combiner tous ces paramètres, c'est dresser un constat froid de ce qui attend les Algériens décidés plus que jamais à réagir. Le gouvernement ne peut rester indifférent à l'action de l'intersyndicale puisque, quelque part, il joue sa propre survie. Que faire ' Une marche arrière n'est pas à l'ordre du jour, reste la carte des métiers pénibles que Sellal garde dans sa manche comme un atout de dernière minute. En effet, la nomenclature de ces métiers dont la rédaction échoit à l'UGTA devra diviser les rangs, affaiblir les syndicats mais aussi renforcer la mobilisation générale pour peu que l'intersyndicale décide de rester unie.


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