Algérie - A la une

L'urbanisme absent des esprits



L'urbanisme absent des esprits
Les dernières précipitations ont laissé stagner, comme à l'accoutumée, des milliers de mètres cubes d'eau , à cause des avaloirs bouchés, l'effondrement de murs non entretenus,ainsi que des tonnes de boue qui se déversent sur la route, provoquant des ralentissements qui ne font qu'augmenter la colère des citoyens. Avec ces phénomènes persistants, Alger la Blanche peut-elle résister à cet état de délabrement et de mauvaise gestion ' Ou faut-il revoir l'ensemble des aménagements pour éviter ces désagréments en temps de pluie 'Bon nombre d'urbanistes, qui ont étudié le cas de la capitale, s'accordent à dire qu'Alger n'est plus la même que celle d'avant l'indépendance. En effet, selon M'hamed Sahraoui, urbaniste, architecte et promoteur immobilier à El Achour, «Alger n'a pas été conçue pour recevoir des pluies diluviennes, de nombreux problèmes d'entretien se posent».D'après lui, les avaloirs, ainsi que les nombreuses canalisations, et même les gouttières qui bordent les autoroutes, ne sont pas entretenus. «Il ne faut pas s'étonner, si on n'arrive pas à maîtriser la situation», poursuit-il.Notre interlocuteur affirme également que vu le plan d'urbanisme et des normes de circulation automobile, «on constate que la ville d'Alger n'est pas dotée d'un réseau suffisamment étudié pour permettre une fluidité de la circulation», déplore-t-il. Les nombreux bouchons seront à l'avenir encore plus importants, en raison de la croissance du parc automobile à travers les 57 communes que comporte la capitale.Alger ayant été érigée au siècle dernier, elle ne bénéficie pas des nouvelles avancées en matière d'urbanisme et d'infrastructures modernes, qui allient adaptabilité et facilité d'entretien en période de pluie.En matière de circulation routière, M. Sahraoui poursuit : «Même s'il y a des possibilités en matière d'urbanisme routier, les chances restent minces en ce qui concerne un développement concret et fiable.» Selon lui, le plus important de l'ouvrage a été réalisé il y a déjà plusieurs décennies. «Même si des changements sont apportés, ils ne pourront jamais réduire le flux de circulation qui s'intensifie d'année en année», soutient-il.Afin d'endiguer les nombreux problèmes d'urbanisme, plusieurs solutions doivent être proposées. Elles permettront à la capitale de souffler un peu si toutefois les bonnes décisions sont prises. «Avant les périodes de pluie, pour prévenir les inondations, les nombreux avaloirs et autres canalisations doivent être nettoyés».M. Sahraoui propose un entretien régulier durant l'année et une plus grande concentration en automne, saison où les feuilles tombent. Notre interlocuteur reprend en suggérant l'instauration d'une tradition d'entretien.Le tissu urbain, d'après M. Sahraoui, n'est pas dimensionné aux nouvelles exigences et aux normes internationales. «Il faut apporter une solution radicale, démolir les anciens quartiers, procéder par la suite à une restauration totale du vieux bâti, pour fluidifier la circulation», suggère-t-il. Tout en informant que les moyens nécessaires n'ont pas été accordés au bon développement de la capitale. Notre interlocuteur a également fait part de plusieurs idées pour des projets d'aménagement, en ce qui concerne des parcelles de terre récupérées en marge des nombreuses opérations de relogement. «Il serait judicieux de réaménager ces terrains en construisant des parkings à niveaux, qui permettront de désengorger la ville en matière de stationnement. Aussi, il faudrait lancer la construction et l'aménagement d'espaces verts, car Alger en manque réellement. En somme, des infrastructures qui conviendront aux habitants et non aux dirigeants», conclut notre interlocuteur.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)