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L'unique espoir de faire cesser le bain de sang


L'unique espoir de faire cesser le bain de sang
Après six années de violence inouïe en Syrie, opposition et régime se retrouvent autour d'une table en Suisse avec l'espoir de rapprocher un tant soit peu des positions diamétralement opposées pour faire sortir le pays du chaos.C'est demain que se retrouveront à Genève les parties en conflit en Syrie, mais dans une situation totalement différente des précédentes. En effet, le régime de Damas, appuyé par ses alliés russe et iranien, a repris la stratégique ville d'Alep, qui était l'emblématique fief de l'insurrection dans le Nord, et celle-ci ne contrôle plus, selon des estimations, que 13% du territoire. La Turquie, soutien de l'opposition, est devenue belligérant de fait en intervenant au sol dans le nord de la Syrie. Elle s'est aussi rapprochée de Moscou, soutien indéfectible du régime, et parraine avec lui et l'Iran, depuis fin décembre, un cessez-le-feu très volatil. C'est dire que ces négociations inter-syriennes pour faire cesser le bain de sang qui dure depuis six ans reprennent sans grand espoir d'avancées, car la violence est toujours là. Il y a lieu de signaler l'incertitude sur les intentions américaines. Donald Trump, qui a demandé au Pentagone de nouveaux plans pour lutter contre les terroristes du groupe autoproclamé "Etat islamique" d'ici fin février, n'a jusqu'à présent pas donné de signes sur l'implication américaine dans les efforts diplomatiques pour résoudre un conflit qui a fait plus de 310 000 morts et des millions de réfugiés. "Nous serons très égoïstes concernant la protection et la promotion de nos intérêts", a simplement prévenu à Munich l'envoyé spécial américain de la coalition antiterroriste, Brett McGurk, rappelant que la priorité n°1 de Washington était de "détruire Daech". "Que Dieu vienne en aide aux Syriens s'il faut attendre que Donald Trump donne une solution !", s'est exclamé, à ses côtés, le chef de l'ONG Human Rights Watch, Kenneth Roth. Pour en revenir aux négociations de demain, il s'agit des premiers pourparlers depuis les dernières tentatives de régler le conflit, entre janvier et avril 2016 à Genève, qui s'étaient soldées par un échec. Entre-temps, les horreurs se sont poursuivies sur le terrain. Et comme les fois précédentes, l'approche des pourparlers coïncide avec une recrudescence de la violence. Depuis quelques jours, les forces gouvernementales bombardent les positions rebelles près de Damas et dans la province de Homs. L'opposition dénonce un "message sanglant" destiné à saboter les négociations. "Je ne me berce pas d'illusions", a admis de son côté l'émissaire de l'ONU, Staffan de Mistura, lors d'un débat sur la Syrie organisé dimanche à la Conférence sur la Sécurité de Munich. Mais "il est temps d'essayer de nouveau", a-t-il insisté. Cette fois-ci, selon des sources diplomatiques proches des négociations, l'ONU veut mettre face à face les deux belligérants. La délégation du régime sera conduite, comme les fois précédentes, par l'ambassadeur syrien à l'ONU, Bachar al-Jaafari. Celle de l'opposition sera dirigée par l'avocat Mohammad Sabra, un proche de la Turquie. Des groupes de travail devraient être mis en place sur les trois thèmes prévus par la résolution de l'ONU : la gouvernance, la future Constitution et les futures élections.Merzak Tigrine


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