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L'union nationale, c'est le changement démocratique




L'union nationale, c'est le changement démocratique
L'union nationale est le nouveau mot d'ordre de tous les représentants du pouvoir, le président de la République en tête. Mais ce leitmotiv n'a pas encore de contenu politique clair et précis. À l'exception du rappel itératif des différents périls qui menacent la sécurité nationale et la stabilité du pays. De l'autre côté, une opposition morcelée, sans autre projet politique que celui de s'opposer pour le principe de s'opposer, surfant sur la vague du mécontentement social ou de l'éveil d'une conscience écologique récente dans le pays. Entre les deux, une opinion nationale qui renvoie dos-à-dos les deux protagonistes et n'adhère ni aux projets de l'un, ni aux idées de l'autre.On a donc, d'une part, un pouvoir sûr de sa force, mais frileux et craintif, qui redoute le moindre mouvement de protestation qu'il s'évertue à étouffer dans l'?uf. Au point que sa réponse à l'agitation politique et à l'effervescence sociale est rarement politique, le plus souvent policière. Aux sous-effectifs de la protestation de l'opposition et de la contestation citoyenne, il répond le plus souvent par les effectifs en surnombre de ses organes sécuritaires. Ou en redistribuant la rente pétrolière, notamment pour satisfaire des revendications sociales catégorielles. À ce jour, et bien qu'il se targue de gérer le risque politique et social en appliquant sa version de la GDF, la gestion démocratique des foules, ses réponses sont rarement graduées à la menace. Ce pouvoir, qui est fort de sa puissance militaire et financière, est blindé de ses certitudes. Il fait toujours cavalier seul. Prépare, sans réelle concertation politique et sans recours à l'avis du peuple, par voie référendaire, ses propres solutions de changement. Comme une prochaine révision de la Constitution, unique proposition de changement politique attendue, à ce jour, et contenue dans un lot de réformes audacieuses, annoncées par le président de la République lui-même, dans son discours du 11 avril 2011 pourtant chargé d'espérances. Il est vrai qu'il y avait alors l'effervescence du «printemps arabe» et les émeutes de l'huile et du sucre en Algérie étaient déjà passées par là.Depuis cette date, le thermomètre de la fièvre sociale a peu baissé, les recettes pétrolières ont chuté, les menaces sécuritaires ont augmenté à l'intérieur du pays et à ses frontières, mais, sur le front politique, rien n'a vraiment bougé. Le régime confond toujours statu quo politique et stabilité du pays qu'il assimile à la sienne. Et, fait nouveau, utilise désormais comme une antienne, l'argument juste de l'unité nationale pour, comme le soupçonne l'opposition, retarder ou refuser un réel changement démocratique.On a, d'autre part, une opposition, à vrai dire une mosaïque d'opposants, incapables de s'entendre sur un socle d'idées communes pour le changement. Une opposition anachronique qui avance en rangs dispersés, très rarement synchronisés. Une opposition qui exerce le magistère systématique de la critique systémique sans pour autant avancer ses propres projets de changement construit et ordonné. Ses acteurs les plus en vue sont généralement d'anciens hiérarques du régime qui proposent parfois un catalogue de mesures qui ne constituent en rien une vraie vision de changement. Encore moins une alternative crédible. Cette opposition est minée par ses querelles picrocholines et ses luttes de leadership. Et qui, paradoxalement, n'accepte pas de souffrir en apprenant, dans la douleur, le vrai métier de l'opposant qui est celui du chemin de croix du militant.Entre les deux, la rue, qui n'est pas encore en mesure de jouer l'arbitre entre le pouvoir et ses opposants, rejette le pouvoir et ne croit pas à ses idées de changement, à plus forte raison aux politiques qu'il conduit sur les terrains politique, économique, social et culturel. Rejet systématique du Système. Des Algériens toujours plus désintéressés de la chose politique qu'ils assimilent, souvent à raison, à de la cuisine politicienne destinée à consolider le régime et à le pérenniser.Des Algériens qui méprisent les opposants qu'ils voient comme étant une face de la même monnaie politicienne. Témoins réguliers de leur désaffection pour la politique et leur mépris pour les partis qu'ils rejoignent en très petits nombres, les taux d'abstention élevés lors des différents scrutins. Tous les mêmes et tous pourris, pensent-ils et le disent-ils. Comment, dès lors respecteraient-ils et renforceraient-ils des partis qui sont souvent des particules ou de grosses coquilles vides, incapables de les mobiliser en masse pour imposer au pouvoir le changement démocratique, par des voies pacifiques 'N. K.




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