L'or vert, gage de sécurité et de réussite

Comment promouvoir le tourisme en Algérie ' C'est une question qu'on se pose depuis une éternité sans trouver le tempo qui guiderait de premiers pas vers des actions aptes à donner du tonus à ce secteur qui constitue une source essentielle des rentrées en devises pour plusieurs pays. C'est ce qui s'appelle tourner péniblement en rond dans un cercle vide. Car, des réponses, il y en a à la pelle, préconisant de revoir l'arsenal juridique et la réglementation au sein du secteur du tourisme, investir dans les infrastructures, changer les comportements et les mentalités, faire du marketing, mettre en place des prix attractifs, faciliter l'octroi des visas, remettre en cause toute la politique jusque-là mise en ?uvre et plus encore, mais tout reste en l'état, inchangé. Le tourisme n'arrive pas à décoller. Laplus récente initiative vient du ministère du Tourisme, de l'Artisanat et du Travail familial, qui procèdera, la semaine prochaine, en concertation avec les partenaires sociaux et les opérateurs activant dans le domaine touristique, en vue de promouvoir le secteur, à l'installation d'une cellule d'écoute, de dialogue et de concertation avec les opérateurs touristiques et les différents partenaires, en vue de mettre en place une stratégie et une nouvelle approche devant développer le secteur. Les pouvoirs publics prônent «l'activation de procédures urgentes et audacieuses inspirées du programme du président de la République», pour développer le secteur. Il s'agit de mettre en place le b.a.-ba de la politique touristique dans son volet qui échoit aux autorités, notamment dans leur rôle de régulateur de toute action économique. Mais, dans ce secteur, il y a d'autres facteurs qui entrent en jeu, et qui ne sont maîtrisables ni par les autorités ni par aucune autre partie, à l'enseigne du volet sécuritaire. La sécurité est un argument massue pour convaincre les touristes de se rendre en Algérie, ou ailleurs. On a vu les recettes touristiques faire une chute vertigineuse en Tunisie, en Egypte et au Maroc, pour ne citer que ces pays, à la suite d'un attentat terroriste ou de touristes dont la vie a été mise en danger. Et, l'Algérie est un pays qui a été longtemps classé zone « rouge », et qui le reste encore malgré l'amélioration enregistré sur ce plan, subissant de plein fouet les effets dévastateurs sur le tourisme. On peut tout faire, tout avoir d'une nature sublime et d'atouts touristiques imparables, mais on ne convaincra pas les touristes de venir admirer les richesses naturelles du pays et ses sites historiques tant qu'ils pensent que la sécurité n'est pas garantie. Et ce tant que certaines chancelleries gardent l'alerte au rouge pour les voyageurs à destination de l'Algérie. D'autres pays ont également connu ce classement au « rouge », notamment après des attaques terroristes, mais ces pays arrivent toujours à se replacer au « vert » grâce à une politique de charme envers les touristes et les institutions, dont les chancelleries, qui émettent ces alertes en direction de leurs ressortissants. C'est bien beau, donc, d'ambitionner un sursaut dans le secteur du tourisme, il est même grand temps de déployer les grands moyens dans ce sens, mais il ne faut guère se faire trop d'illusion pour compter dessus en matière de rentrées en devises dans l'immédiat. Rien ne vaut dans ce contexte le développement de la filière de l'or vert, l'agriculture, gage de sécurité alimentaire et de réussite économique, qu'on maîtriserait parfaitement juste en huilant quelques rouages qui grincent.