Algérie - A la une

L'Opep va-t-elle jeter l'éponge'


L'Opep va-t-elle jeter l'éponge'
La chute des prix du baril continueLes douze membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole se réunissent aujourd'hui à Vienne pour décider d'une éventuelle baisse de leur production.La bataille est-elle perdue d'avance' Les propos défaitistes du ministre iranien du Pétrole indiquent en tous les cas la difficulté de l'Opep à parler d'une seule voix. «Tous les experts pensent qu'il y a une surabondance de l'offre sur le marché pétrolier et l'an prochain il sera encore plus surapprovisionné», a déclaré Bijan Namdar Zanganeh à son arrivée à Vienne. Pas de quoi redonner le moral à un marché pétrolier qui l'a perdu déjà depuis des mois et qui, de surcroît, réagit, négativement, au quart de tour à de tels propos. L'Opep doit-elle pour autant jeter l'éponge'Ce n'est en tous les cas pas l'avis de l'Algérie. Les pays membres de l'Opep «vont étudier l'évolution du marché, les déséquilibres qui ont provoqué cette chute des prix et se concerter sur la manière de rétablir l'équilibre du marché» avait indiqué à Alger le ministre de l'Energie, Youcef Yousfi, vingt-quatre heures avant de s'envoler pour la capitale autrichienne.Une sortie médiatique qui laissait entendre que même si elle était loin d'être pliée, l'option d'une réduction de la baisse de la production pour rétablir l'équilibre d'un marché jugé pléthorique était incontournable.L'Arabie saoudite semble l'avoir tuée dans l'oeuf. Son ministre du Pétrole a laissé entendre qu'il allait défendre une reconduction du plafond de l'Opep. De quoi refroidir les militants d'une diminution de la production. «Le marché finira bien par se stabiliser», a ajouté avec légèreté Ali Al-Nouaïmi, cité par l'agence Dow Jones Newswires.Compte tenu de ces déclarations, «il n'y a plus beaucoup de chance qu'une réduction de la production soit décidée lors de la réunion de l'Opep», ont conclu les analystes de la banque Commerzbank.«Avant cette rencontre, de nombreux signaux en faveur d'une réduction de l'offre avaient été envoyés mais peut-être que le ministre saoudien du Pétrole Ali al-Nouaïmi, qui a dit qu'il s'attendait à ce que «le marché finira bien par se stabiliser», a été suffisamment persuasif pour inciter les autres acteurs à avoir une vue d'ensemble», a renchéri Phil Flynn de Price Future Group.Le Royaume wahhabite n'est cependant pas le seul membre à militer pour un maintien de la production de l'Organisation.Le 10 novembre dernier, le ministre koweïtien du Pétrole avait indiqué que l'Opep ne devrait pas annoncer de réduction de sa production le 27 novembre lors de sa prochaine réunion qui doit se tenir à Vienne en Autriche.«Je ne pense pas que l'Opep va procéder à une réduction de sa production. Une telle décision sera très difficile», avait estimé le ministre Ali al-Omair, cité par l'agence officielle Kuna. C'est sans doute la réunion la plus cruciale du cartel depuis celle qui s'est tenue à Oran le 17 décembre 2008.L'Opep avait décidé de réduire ce jour-là sa production de 2,2 millions de barils par jour. Dans un vertigineux plongeon du baril qui est passé de plus de 147 dollars à moins de 33 dollars en moins de six mois (juillet à décembre 2008).La situation actuelle est comparable, les prix du pétrole ont perdu plus de 30% depuis le mois de juin. Ils se sont enfoncés sous la barre des 80 dollars. Des niveaux connus il y a quatre ans.Comme il y a six ans les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole se réunissent aujourd'hui à Vienne, en Autriche cette fois-ci pour décider d'une éventuelle baisse de leur production. Sauf qu'ils y vont en ordre dispersé.Et un peu tard vraisemblablement pour inverser une courbe irrésistiblement baissière.Le baril continue à prendre de l'eau de toutes parts. A Londres, à New York et en Asie. Il a atteint des plus bas depuis 2010. Il navigue grosso-modo entre 73 dollars et 79 dollars selon les places boursières. Pendant ce temps-là, l'Opep continue d'ergoter à quelques heures seulement d'une rencontre qui s'annonce déterminante pour l'avenir de certains de ses membres étroitement dépendants de leurs exportations en hydrocarbures.Leurs économies ont besoin d'un baril de pétrole de plus de 100 dollars pour maintenir la paix sociale et assurer les équilibres de leurs budgets. Ces pays à l'instar du Venezuela, de l'Equateur, de l'Algérie... seront sans concessions à l'égard des défenseurs du statu quo. Ce qui laisse augurer de chauds débats...Quant au baril, il n'en fera probablement qu'à sa tête.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)