Algérie - A la une


Résumé : Larbi finit par convaincre Mounira de venir à Londres. Il ne la laissait pas seule. Un jour, il l'emmena chez une gynécologue qui découvrit qu'elle avait de la tension. Elle dut l'hospitaliser. Assia espérait qu'elle fasse une fausse couche, pour qu'elle puisse avoir une vie tranquille. Larbi ne partageait pas son souhait. Il ne voulait que le bonheur de leur fille??Assia s'énerva.
-Sa vie sera un fiasco total, l'avertit-elle. Elle doit aller de l'avant et faire sa vie ! Avec un enfant dans les bras, elle n'aura aucune chance de refaire sa vie !
Larbi n'était pas de son avis.
-C'est une belle femme, en plus instruite ! Je sais que plus d'un la voudra pour compagne ! Je sais qu'au bled, elle ne le pourra pas ! Mais si elle vit ici, elle sera une mère célibataire parmi tant d'autres ! Ici, elles sont libres et personne ne médit sur elles !
-Peut-être mais sans enfant, elle aurait plus de chance !
-Ecoute, laisse tomber ! Si je voulais vous séparer, je profiterais de l'occasion, pour tout lui dire ! Elle ne te le pardonnera jamais !
-Comme toujours, tu ne me soutiens pas ! lui reprocha-t-elle. C'est pour son bien !
-Et pour le vôtre, oublie !
-Dans quelques mois ou quelques années, tu changeras d'avis ! Mais ce sera trop tard !
Larbi était convaincu du contraire et il était décidé à aider Mounira. Même si elle portait le deuil, elle reprenait goût à la vie. Le fait de sentir son bébé bouger la remplissait de bonheur. Le temps passait et la rapprochait du jour où elle pourra le porter contre son c?ur.
Le temps passe et au septième mois, l'obstétricien dut l'opérer. La césarienne était nécessaire dans son cas. L'arrivée du petit ange la secoua et elle reprit sa vie en mains. Le petit Yazid faisait le bonheur de Larbi. Assia était venue les voir. Même si elle aurait voulu que la vie de sa fille soit plus simple, elle reconnaissait au fond d'elle-même qu'il était une bénédiction d'Allah.
-J'ai de la peine, en pensant qu'elle devra tout affronter, seule !
-La vie est pleine de surprise, dit-il avant de lui avouer. J'ai remarqué que le voisin lui faisait les yeux doux ! C'est quelqu'un de sérieux. Je pense que si Mounira lui prête attention, ils pourront faire un bout de chemin ensemble !
Larbi l'ignorait mais le voisin, un Tunisien, s'était déjà rapproché de Mounira. Ils s'entendaient bien. La jeune mère découvrit qu'il était divorcé et recevait ses enfants, une semaine sur deux. Il les invita chez lui, plusieurs fois. Elle lui avait raconté son vie. Le courant passait bien entre eux. Même ses enfants les appréciaient. Un jour, il lui parla mariage et proposa même de reconnaître son enfant. Elle demanda à réfléchir. Lorsqu'elle mit au courant son père, il l'encouragea à refaire sa vie.
-Je l'aime bien mais ce ne sera pas comme avec Yazid, lui confia-t-elle.
-C'est quelqu'un de bien et de bon ! Il fera ton bonheur et celui de ton fils ! Le petit aura besoin d'un père ! Le destin te donne cette chance ! Avec en plus, des grands frères ! Il va s'épanouir et il sera un enfant heureux, Mounira, lui conseille-t-il. Prends le temps de réfléchir, ne le refuse pas ! Même si tu ne l'aimes pas d'amour, tu finiras par l'aimer car il aura tout fait pour votre bonheur !
-Tu as raison ! Je ne te cache pas qu'il a même gagné un point, en voulant que Yazid soit aussi son fils !
Ce qu'elle ne disait pas à son père, c'était qu'elle portait une blessure indélébile. Elle était toujours aussi douloureuse. Elle se rappelait les jours heureux passés avec Yazid. Comme il lui manquait !
Le destin leur avait donné l'occasion de se connaître et de s'aimer avant de les séparer brusquement.
Aujourd'hui, les souvenirs du bonheur perdu la suivaient comme une ombre. Même si elle avait des propositions de mariage, elle hésitait à s'engager, au grand désespoir de ses parents car il lui suffisait de voir son enfant, portrait vivant de son défunt père, pour se replonger dans le passé.
Les souvenirs voyageaient en elle et atténuaient la douleur de cette blessure qui ne se referme pas.
Même si l'ombre du passé ne cessait de se faufiler dans son quotidien, Mounira espére guérir et aller de l'avant, en partageant sa douloureuse histoire. Elle se consacre à son enfant. Elle n'a plus jamais remis les pieds au pays depuis son départ.
Fin
T. M.
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