Algérie - A la une


Résumé : M'hand n'en revenait pas que Mounira soit chez son fils. Yazid avait beau lui expliquer qu'elle avait fait un accident, il n'entendait rien. Le vieil homme lui conseillait de prendre ses distances, pour son bien. Il devra faire son choix.Yazid, dans le fond, était soulagé. Il connaissait son père et sa brutalité coutumière. Il s'était attendu à être frappé, à être humilié devant Mounira, mais il n'y eut rien de cela.
Son père avait reconnu son impuissance face à l'insistance du destin à les rapprocher l'un de l'autre, malgré (M'hand en était convaincu) le malheur qui risquait de s'abattre sur lui.
-As-tu fait ton choix '
Yazid regarda Mounira qui n'avait pas dit un seul mot, qui n'avait pas protesté une seule fois devant les accusations de son père. Elle semblait pourtant très calme, un peu plus confiante maintenant. L'orage était passé. Elle avait craint une querelle entre eux, et à son grand soulagement le vieil homme semblait se résigner. Pourtant, il y avait cette impertinente question à laquelle Yazid devait répondre alors qu'il hésitait toujours, n'arrivant pas à faire son choix.
Mounira attendait, les yeux interrogateurs, tout comme le vieil homme qui fit un geste de la main, agacé, déçu, semblant avoir compris, saisi et lu dans l'hésitation de son fils qu'il ne renoncerait pas. Yazid tenait à elle.
Il ne croyait pas en la sorcellerie et encore moins à ce malheur qui s'abattait sur ceux qui s'unissaient avec cette famille.
-Ainsi, tu ne veux même pas essayer de m'écouter ', murmura le vieil homme. Ooh, inutile de me contredire. J'ai compris ce que tu n'as pas encore saisi, toi. L'effet des sorcelleries a déjà commencé, et aucun taleb ne pourra m'aider.
M'hand baissa la tête et essuya les larmes de ses yeux
-Tu es mon unique fils, je t'avais toujours souhaité des jours heureux. Mais ce ne sera pas le cas. Pourtant j'ai tout fait.
-Baba.
-Tais-toi, l'interrompit son père sans pour autant élever la voix. Que pourrais-tu me dire ' Tu m'as tout dit dans ton silence. Tu as fait ton choix. Peut-être que tu as raison, qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter. Je le souhaite de tout c?ur.
-Tu acceptes '
Yazid s'approcha et s'agenouilla devant lui, prenant ses mains et s'étonna de les trouver froides. Mais une autre question le préoccupait. Il devait tout savoir. Lui sera-t-il permis de retourner à la maison '
Son père qui semblait lire en lui répondit à toutes ses questions muettes.
-Oui, j'accepte ton choix. Oui, tu ne seras pas renié, fit M'hand pour le rassurer. À qui laisserais-je mes biens si ce n'était à toi ' Hélas, je doute que tu en profites.
(À SUIVRE)
T. M.
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