Algérie - Revue de Presse

La Syrie persiste et signe avec une ouverture jamais constatée auparavant, dans son lourd et complexe chapitre des relations avec Israël. Ou encore constatera-t-on avec baucoup de surprises, c?est la diplomatie syrienne qui passe à l?offensive et refuse désormais de compter les coups et subir les événements. Depuis une dizaine de jours et avec l?appui enthousiaste de l?ONU qui a parlé de main tendue, la Syrie par la voix de ses plus hautes autorités, celles-là mêmes qui gèrent ce dossier délicat, souhaite rétablir un dialogue de paix avec Israël sans conditions préalables et n?insiste plus pour que les discussions reprennent exactement là où on les avait suspendues en 2000. L?offre a été réitérée, vendredi dernier, par son ambassadeur à Londres. Il s?agit de construire sur ce qui a été réalisé, mais nous ne demandons pas aux Israéliens de commencer exactement là où nous nous sommes arrêtés », a déclaré Sami Khiyami. « Nous disons que nous ne posons pas de conditions préalables. » Ce changement de ton de Damas a incité l?émissaire de l?Onu pour le Proche-Orient, Terje Roed-Larsen, à déclarer cette semaine que la Syrie faisait un geste auquel Israël devait répondre sans tarder. Le chef de la diplomatie syrienne, Farouk Al Charah, a fait savoir, jeudi, que son pays était prêt à des pourparlers sans condition préalable, mais il insistait surtout pour qu?Israël n?en fixe aucune de son côté. M. Khiyami a fait valoir que les deux parties perdraient du temps en reprenant les entretiens à zéro : « Nous devons reprendre comme deux Etats mûrs, souhaitant réaliser la paix et la prospérité au Proche-Orient ». Damas reste attaché à la formule terre-contre-paix qui est inscrite dans le processus de paix du Proche-Orient tel qu?il a été lancé à Madrid en 1991 sur la base des résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité. L?ambassadeur, qui a pris ses fonctions le mois dernier, a qualifié de bluff des propos par lesquels le Premier ministre israélien Ariel Sharon s?est dit opposé à des négociations avec la Syrie tant qu?elle accueillait à Damas des groupes palestiniens radicaux et soutenait le Hezbollah au Liban. Selon la méthode bien israélienne pour échapper ou éviter de souscrire au moindre engagement, ne voilà-t-il pas, encore une fois, qu?une nouvelle crise politique vient de surgir et ne sera réglée qu?avec la tenue d?élections anticipées. En calculant le délai nécessaire, il faudra des mois et même une année sinon plus pour rétablir une espèce de stabilité. Mais le monde arabe comme l?a rappelé dernièrement à La Haye, le chef de la diplomatie algérienne, a fait de la paix un choix stratégique, et celui-ci, constate-t-on, bouleverse les données habituelles israéliennes basées sur un non catégorique. Ce qui lui permettait de clore un dossier sans même avoir à l?ouvrir et de rejeter la responsabilité sur ce même monde arabe.Rappelons que les derniers entretiens de paix entre Israéliens et Syriens avaient failli aboutir à un accord avant d?échouer en 2000, le principal point d?achoppement portant sur le contrôle de la rive est du lac de Tibériade, une fois le plateau du Golan restitué à la Syrie, où devaient être déployées des stations d?écoute. Cependant, indique-t-on désormais à Damas, les discussions pourraient reprendre sans qu?Israël réaffirme de façon formelle cet engagement ou accord partiel ou encore que le processus reprenne au point où il s?était interrompu. En dépit de leurs réticences, les dirigeants israéliens savent « au fond d?eux-mêmes » que l?Etat juif ne connaîtra pas de paix durable sans entente avec la Syrie, a estimé l?ambassadeur Khiyami. Comme on lui demandait, si Damas contraignait les mouvements palestiniens et libanais à tenir compte des exigences israéliennes et même américaines, il a répondu que son gouvernement ne pouvait pas prendre de décision seul à cet égard : « C?est au peuple syrien de décider ce qu?il y a lieu de faire avec le Hezbollah et le Hamas. Ce sont des décisions extrêmement sérieuses. » La visite que le nouveau président de l?OLP et probable successeur de Yasser Arafat, doit effectuer cette semaine à Damas, doit très certainement avoir un rapport avec ce frémissement diplomatique ou encore cette offensive arabe.
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